Tchad: L'opposant tchadien Succès Masra - «Nous avons décidé de rentrer d'ici le 20 octobre» à Ndjamena

Au Tchad, l'opposant Succès Masra annonce son retour à Ndjamena au plus tard le 20 octobre 2023, date qui marquera le premier anniversaire de la répression des manifestations du 20 octobre 2022.

Le président du parti Les Transformateurs avait fui le pays après cette journée durant laquelle plusieurs formations d'opposition avaient appelé à manifester, malgré l'interdiction des autorités, contre la prolongation de la transition et le maintien à sa tête de Mahamat Idriss Déby.

Au Tchad, Succès Masra, le président du parti des Transformateurs et l'un des plus farouches opposants au pouvoir de transition, qui avait fui le pays après la répression sanglante des manifestations du 20 octobre 2022, annonce son retour et celui de ses principaux adjoints à Ndjamena pour le premier anniversaire de ces événements sanglants. C'est-à-dire au plus tard le 20 octobre 2023, même si les conditions qu'il avait posé, notamment la négociation d'un accord avec Ndjamena n'ont pas été satisfaites.

« Nous avons décidé de rentrer puisque nous avons fini ce que nous avions à faire à l'international, affirme-t-il au micro d'Esdras Ndikumana. L'offre de réconciliation est sur la table, c'est pour cela que nous avons décidé de rentrer d'ici le 20 octobre ».

« Notre retour n'est pas conditionné à quoi que ce soi »

%

Il lâche : « Nous avons perdu des membres de nos familles, des militants, des amis, des sympathisants, parmi les 300 personnes qui sont mortes. Ce sera l'occasion pour nous aussi de pouvoir faire le deuil que nous n'avions pas eu le temps de faire, parce que nous devions aller porter ce message. »

L'opposant avait posé plusieurs conditions à un retour au Tchad, notamment l'organisation d'un nouveau dialogue en septembre à l'extérieur du pays, ou encore une loi d'amnistie. Interrogé sur le fait de savoir s'il a obtenu satisfaction concernant ses diverses revendications, l'intéressé répond : « Les discussions relatives à ces points sont toujours en cours, mais notre retour n'est pas conditionné à quoi que ce soit parce que nous repartons chez nous. »

Il estime que « la résolution de la crise politique, qui est aujourd'hui reconnue par tout le monde, doit passer par un accord global de réconciliation, dont les conditions ont été énumérées et que vous venez de rappeler. Oui, nous allons rentrer, sauf cas de force majeure. »

L'opposant Succès Masra avait fui le territoire après la répression de ce qui a ensuite été appelé le « jeudi noir ». Plusieurs partis d'opposition avaient alors appelé à manifester, malgré l'interdiction des autorités, contre la prolongation de la transition et le maintien à sa tête de Mahamat Idriss Déby.

Dans la foulée, le président du parti Les Transformateurs était entré dans la clandestinité, avant de finalement décider de sortir du territoire.

Il avait ensuite réclamé à la Cour pénale internationale l'ouverture d'une enquête au sujet des événements du 20 octobre.

Le 26 avril 2023, la Ligue tchadienne des droits de l'homme et l'Organisation mondiale contre la torture avaient publié mercredi un rapport sur ces événements. Ces ONG y dressaient un bilan de 218 morts.

AllAfrica publie environ 500 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.