C'est un gigantesque barrage qui alimente les tensions entre l'Éthiopie et l'Égypte. Après plus de dix ans de travaux, les autorités éthiopiennes ont annoncé dimanche que le remplissage du barrage de la Renaissance, situé sur le Nil, était terminé. Une opération « unilatérale », a dénoncé Le Caire.
Remplir ce barrage sans accord avec les deux pays situés en aval - l'Égypte et le Soudan - est illégal, a clamé l'Égypte aussitôt le barrage rempli. D'abord, Le Caire considère ce barrage, présenté comme le plus grand d'Afrique, comme une menace existentielle, car le pays dépend presque uniquement du Nil pour ses besoins en eau.
En revanche, la position de Khartoum a varié au fil du temps. Après des années de tensions, le général Al Bourhane a assuré en janvier que le Soudan se rangeait du côté de l'Éthiopie. Une prise de position qui a eu lieu avant le début du conflit au Soudan cette année.
Le barrage de la Renaissance a coûté plus de 3,5 milliards de dollars. Il doit permettre à l'Éthiopie de doubler sa production d'électricité. Un enjeu majeur dans un pays où seulement la moitié la population a le courant aujourd'hui.
Mais l'Égypte craint que ce barrage ne réduise le débit du Nil. Une crainte infondée, selon l'Éthiopie, qui a commencé à produire de l'électricité sur ce barrage déjà au début de l'année.