Finis les matches amicaux avec les sélections supposées faibles. Aliou Cissé veut désormais du lourd. Après le Brésil à Lisbonne, l'Algérie ce soir au stade du Président Abdoulaye Wade, le sélectionneur des Lions voudrait affronter le Mali (en pourparlers pour le 14 octobre) puis le Maroc voire la... France.
La seule condition, c'est que l'ancien capitaine du Sénégal souhaite que ces rencontres se déroulent à Dakar. Il l'a fait savoir en conférence d'avant match hier, lundi 11 septembre, au stade Me Wade. Morceaux choisis.
Les forfaits de Boulaye, Ismaïla et Formose
«On a trois garçons qui sont indisponibles. Formose est venu avec une blessure à la cheville. Après l'IRM, on s'est rendu compte qu'il ne pouvait pas tenir sa place. Concernant Boulaye (Dia), il a été opéré du genou et c'est un peu difficile les reprises quand vous restez longtemps sans jouer. Ismaïla (Sarr) s'est blessé au courant de l'opposition du vendredi. Il a ressenti une douleur derrière la cuisse. Mais, on a un bon groupe et assez large. Lors de la publication de la liste, on était prêt à toute éventualité. On a la possibilité de remplacer les joueurs blessés. C'est l'opportunité de voir les joueurs qui n'ont pas l'habitude de commencer de débuter et aider l'équipe à gagner cette rencontre. Et on a bien préparé ce match qui va en direction de la CAN».
Les retrouvailles avec l'Algérie
«Depuis l'annonce de ce match, beaucoup de gens me posent cette question. Il y a beaucoup de choses qui se sont passées depuis 2019. Les deux équipes ont changé depuis 2019. Il y a une génération qui est passée et une autre qui est arrivée. Ce qui est important, ce match s'inscrit dans la progression de l'équipe. On n'a pas beaucoup de temps de préparation durant la période de CAN. Je le dis et je le répète, on a la chance de se qualifier au bout de quatre journées. Que ce soit la 5ème journée contre le Bénin, le Brésil et aujourd'hui l'Algérie, nous sommes en préparation de cette CAN. Au mois d'octobre, on aura le Mali ici et on ira jouer le Cameroun. C'est une planification qu'on a mise en place. Demain (aujourd'hui), ça sera un très grand match parce qu'il y aura de très bons joueurs».
Son duel avec Belmadi
«Avec Djamel Belmadi, on a pratiquement des destins similaires. Il a été international, il a évolué dans les clubs que j'ai joués et il est de Champigny là où j'ai grandi. Depuis 2019, les comparaisons sont là. Effectivement, on a perdu deux matchs en 2019. Ce sont ces matchs qui nous ont permis de gagner la CAN en 2022. Ils nous ont également permis de qualifier une nouvelle fois à la Coupe du monde. On s'est refait et on a répondu présent à toutes les compétitions. En réalité, ce n'est pas Djamel et moi qui allons jouer. Demain (Aujourd'hui), je ne serai pas sur le terrain mais je donnerai de la force à mes joueurs. C'est un gros match et ce sont ces matchs que nous désirons. Et ça s'inscrit seulement dans le jeu. Ce n'est pas une question de revanche ou de vengeance. Je n'ai pas de vengeance ou de revanche à prendre. On a perdu la finale en 2019, mais on est restés longtemps sur le toit du continent. De 2019 à aujourd'hui, si on regarde les performances des deux équipes, je crois que le Sénégal est au-dessus».
L'intégration des binationaux
«S'il faut comprendre dans l'évolution du football africain, c'est que l'Afrique reste l'Afrique, ça ne changera pas avec ses réalités. Les réalités d'aujourd'hui
sont différentes. A notre époque, c'était plus compliqué. Maintenant pour les binationaux, ils s'adaptent rapidement. J'en ai pas mal dans notre équipe et d'ailleurs un est le capitaine. Il n'est pas né ou grandi au Sénégal. Il y a quelques années, on se posait la question sur leur motivation et je n'aime pas trop en parler. Car ce sont des Sénégalais à 100%. Même s'ils ne sont pas nés au Sénégal, leurs parents ou leurs grands-parents resteront Algériens ou Sénégalais. Il faut dire que les binationaux s'intègrent de mieux en mieux parce que les conditions sont différentes».
La polyvalence de Gana Guèye
«Gana, c'est plus de 100 sélections. Vous savez la confiance que j'ai pour lui pour tout ce qu'il a eu à faire pour cette équipe nationale en termes de régularité, de performance et de patriotisme. C'est un exemple pour les plus jeunes. Avec sa capacité de jouer comme relayeur, il arrive à marquer des buts et faire des passes décisives. Je me rappellerai toujours de son but contre le Bénin (CAN-2019). Comme je l'ai toujours dit, il a les qualités offensives. Même si son poste de prédilection, c'est devant la défense. Mais, si l'entraîneur doit faire en sorte d'avoir un équilibre dans son équipe. Tout ce qui est important, c'est le groupe et non les individualités. Sentinelle ou pas, je sais que Gana a les qualités de jouer partout sur le terrain».
Sa longévité en équipe nationale
«Dans tout projet, ce n'est pas une histoire de vitesse ou de se précipiter. Quand j'ai pris l'équipe nationale du Sénégal, l'objectif c'était de se qualifier à la CAN ensuite à toutes les Coupes du monde. Une équipe, ça ne se construit pas du jour au lendemain. Chaque année et chaque compétition, vous apprenez. Concernant le bon comportement des équipes nationales du Sénégal, c'est un projet en collaboration avec les clubs. On a deux centres techniques qui nous permettent de regrouper toutes nos catégories d'équipe nationale. On a des entraîneurs qui sont chevronnés et qui travaillent beaucoup. Je peux citer Pape Thiaw, Malick Daf... mais c'est une volonté fédérale et du directeur technique national (Mayacine Mar, Ndlr)».
La stratégie contre les Fennecs
«On prépare ce match depuis quatre, cinq jours et on est prêts à affronter cette équipe algérienne qui est une très grande équipe. Ce sont ces genres de match que l'Afrique a besoin. Après, c'est le Mali et j'espère que le Maroc ou la France viendront ici. Il y a quelques années, on n'aurait pas choisi un match comme ça. Aujourd'hui, avec la progression de cette équipe nationale, on est obligés de jouer les gros matchs. Avec la structure qu'on a, on ne peut pas se permettre de rester pendant deux ans sans recevoir les grandes équipes».
L'Arabie saoudite...
«C'est un phénomène parce que beaucoup de joueurs africains choisissent l'Arabie saoudite. C'est la nouvelle destination. Comme je l'ai déjà dit, l'Europe reste l'Europe, mais ailleurs, il y a des choses qui sont en train de se faire. Laissons ce championnat se mettre en place avec toutes ces stars. Mais le peu de choses que j'ai vu lors de ces deux mois de début de compétition, il faut dire que ça beaucoup changé».