Le taux de participation est un des défis du processus électoral. Pour le relever, la CENI en appelle à l'engagement des candidats et de leurs partisans.
Une responsabilité de tous. C'est ainsi que la Commi-ssion électorale nationale indépendante (CENI) considère l'éducation citoyenne sur le processus électoral et la mobilisation des électeurs à aller voter. Dans son discours à l'issue du tirage au sort des numéros des candidats dans le bulletin unique, Retaf Arsène Dama Andriana-risedo, président de la CENI, a demandé aux candidats de s'engager dans la mobilisation électorale, "sans attendre la période de campagne électorale".
En référence aux deux précédents scrutins présidentiels, à savoir ceux de 2013 et de 2018, le taux de participation est un des challenges. "Nos efforts de recensement électoral durant la refonte de la liste électorale auront été vains si le taux de participation est faible", ajoute le patron de la Commission électorale. Cet appel, lancé aux candidats, n'est pas anodin. À quelques reprises, Retaf Arsène Dama Andrianarisedo a fustigé la passivité, voire l'inaction des acteurs politiques dans l'éducation électorale et lors de la mobilisation citoyenne durant la refonte de la liste des électeurs.
Cette fois-ci, de prime abord, le numéro un de la CENI a voulu devancer les éventuelles passivités ou mauvaise foi en lançant son appel de vive voix et publiquement. Prenant la balle au bond, des candidats ont profité de l'appel du président de la Commission électorale pour dénoncer les restrictions imposées aux meetings politiques.
Préserver l'unité nationale
En réponse, Florent Rakotoarisoa, président de la Haute Cour Constitu- tionnelle (HCC), a indiqué, pour y remédier, que "le principe de base à respecter pour les meetings devrait être le respect de l'ordre public et des valeurs malgaches". Il note, néanmoins, que la précampagne est un concept qui n'existe pas dans le droit positif de la Grande île. Il est probable donc que les candidats discutent et s'accordent sur les modalités de cette précampagne durant une réunion que la CENI compte organiser avec eux, le 22 septembre.
Le président de la Commission électorale souligne que "l'organisation de ce tirage au sort est imposée par la loi. Il s'agit d'un acte permettant d'asseoir l'égalité des chances des candidats, la transparence du processus électoral et l'impartialité de la CENI". L'entité électorale s'est appliquée à montrer patte blanche durant cette cérémonie. Elle a même été retransmise en direct à la radio et à la télévision publique. Les modalités du tirage au sort ont été publiées sur son site web et sa page Facebook, dès jeudi.
Résultat, il n'y a eu aucune remarque, ni contestation sur le déroulement et l'issue de l'événement. La CENI et la HCC ont même profité de l'occasion pour échanger de vive voix et en direct sur les médias publics avec les candidats. Les prétendants à la magistrature suprême qui l'ont souhaité ont pu poser des questions ou interpeller sur les points qui les chagrinent à la CENI et à la HCC. Le président de l'institution d'Ambohidahy, bien qu'il n'en soit pas tenu, a même accepté d'expliquer des verdicts de la Cour.
À l'unisson, Retaf Arsène Dama Andrianarisedo et Florent Rakotoarisoa ont appelé à cesser les désinformations et les invectives. "J'en appelle à nous tous, préservons comme à la prunelle de nos yeux l'unité nationale", conclut le président de la CENI.