Passion familiale. Aina Mahasambatra Tsinjoniavo, la championne d'Afrique des jeux d'échecs U12 est accueillie telle une star dans son école à Antsakaviro, hier matin. « Tout le monde m'a félicitée », se réjouit cette enfant âgée de 11 ans, en classe de 4e. C'est inhabituel pour cette fillette, de nature timide et réservée, comme en témoigne sa mère, qui est venue lui apporter le déjeuner à l'école, hier à midi. Sa passion pour ce jeu est très récente.
« C'est en 2020, pendant la pandémie de Covid-19, qu'elle a commencé à jouer aux échecs. C'était notre distraction, pendant le confinement. J'étais déjà passionnée par ce jeu, au lycée, et je lui ai transmis cette passion. Elle a maîtrisé très vite le jeu », lance fièrement Jedidia Vololoniaina Farasoa, mère de cette championne d'Afrique U12. Depuis, elle ne passe plus une journée sans y jouer, avec sa famille ou avec les membres de son club.
« Je prends beaucoup de plaisir à jouer aux échecs. Ce jeu me rend plus intelligente, et m'aide à être plus concentrée », indique la championne. Ce jeu est une passion commune chez la famille Tsinjoniavo. Les parents et les enfants y jouent. Les deux soeurs Tsinjoniavo ont été championnes nationales de leurs catégories, en 2022.
Tournoi mondial
Toutes les deux ont participé à cette compétition africaine en Égypte, du 1er au 9 septembre. Aina termine première de sa catégorie, avec une note de 8,5/9 et sa soeur, âgée de 8 ans, termine quatrième chez les U8, avec une note de 6,5/9. La grande soeur a remporté huit sur les neuf matchs et a fait un match nul. La cadette rate deux matchs et fait un match nul. « Le match le plus dur a été celui avec le Botswana. Cela a duré 3 heures. Il a fait des bons coups. Nous avons fait un match nul », se rappelle la championne.
Armée de la rage de vaincre, Aina, n'a pas lâché prise, jusqu'à l'obtention de la première place de sa catégorie. Le prochain objectif pour cette douée en Mathéma-tiques et en Français, c'est le titre mondial. Avec son titre, elle a obtenu une accommodation pour sa participation au tournoi mondial, en 2024. Les billets d'avion seront à la charge des participants, si l'État n'y participe pas, comme cela a été le cas, lors de leur voyage en Égypte. Alors qu'ils défendaient l'honneur de Madagascar.
« Si nous avons pu partir, c'est surtout grâce à nos sponsors, que je tiens à remercier ici. Je remercie, également, le coach qui a beaucoup aidé nos enfants », ajoute Jedidia Vololoniaina Farasoa, qui espère un coup de pouce de l'État, dans ce jeu. « Lors de ce championnat africain, les autres pays ont été représentés par une cinquantaine, une centaine de personnes. Nous les Malgaches, n'avons été qu'une dizaine. Ce jeu n'est pas un jeu pour les riches, c'est un jeu qui fait travailler le cerveau », tient à préciser Jedidia Vololoniaina Farasoa.