Madagascar: Alea jacta est

Le sort en est jeté. Le tirage au sort des numéros des candidats à l'élection présidentielle a eu lieu hier au siège de la Ceni. Certains candidats appréhendaient une mascarade après la publication des noms des candidats retenus selon l'ordre chronologique de la remise des dossiers à la Haute Cour Constitutionnelle. Comme par hasard, le numéro treize devenu fétiche, revenait toujours au président sortant Andry Rajoelina. D'aucuns croyaient alors que le tirage au sort serait une pure formalité. Il n'en était rien.

Les dés n'étaient pas pipés. Le président candidat Andry Rajoelina était là avec d'autres candidats mais sa présence n'a eu aucune influence sur le tirage au sort, équitable et bien organisé. La Ceni passait ainsi un premier test de crédibilité et ne pouvait pas se permettre d'une incartade à la première occasion où certains candidats l'attendaient de pied ferme. On peut donc dire que la Ceni a passé l'admissibilité. Il lui reste à passer l'admission, le plus dur, en l'occurrence, l'organisation à proprement parler de l'élection.

De la campagne jusqu'à la publication des résultats provisoires. Le président de la Ceni, Dama Andrianarisedo, a rassuré les candidats, hier, qu'il veillerait strictement au respect de l'égalité des chances et n'hésiterait pas à user de son pouvoir d'interpellation aux premiers abus. Le président de la HCC a également joué le jeu de la transparence alors que d'habitude il est tenu par le devoir de réserve.

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Florent Rakotoarisoa a exhorté les candidats à couvrir tous les bureaux de vote par leurs délégués, le seul moyen pour pouvoir contrôler le scrutin. Il y a donc une apparente bonne foi pour que l'élection se déroule sans anicroche et sans affrontement.

Si tout se passe bien, rien n'est gagné d'avance. Les élections antérieures ont montré que les candidats au pouvoir peuvent très bien perdre et nettement. Il suffit de bien se préparer et mettre les moyens pour surveiller le scrutin. Ce qui n'est pas le plus facile, étant donné que la caution est une chose, le budget électoral en est une autre.

Un candidat potentiel s'est désisté après avoir réuni la caution à travers des quêtes puisqu'il fallait avoir un budget colossal pour espérer gagner. Non pas pour acheter des t-shirt ou pour imprimer des affiches mais surtout pour rémunérer les délégués au vote, atteindre les régions isolées, collecter et acheminer les résultats à la Ceni.

Pour la campagne, ce n'est pas en un mois que l'on pourrait changer quoique ce soit. Les électeurs ont eu tout un mandat pour apprécier les unes et les autres. Et comme parmi les candidats figurent des doublants sinon doublons, voire triplants, là aussi, alea jacta est.

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