Volontaires et secouristes restent mobilisés au Maroc pour tenter de trouver d'éventuels survivants, même si les espoirs s'amenuisent plus de 72 heures après le séisme qui a fait 2862 morts, selon un bilan établi par le ministère marocain de l'Intérieur le 11 septembre. À Imine Tala, où un imam a été extrait des décombres avant de finalement périr, la course contre-la-montre se poursuit.
Dans le Haut Atlas, au Maroc, les recherches se poursuivent dans une course contre-la-montre.
Le 11 septembre 2023, les sauveteurs ont cru au miracle : l'imam d'une mosquée sur laquelle un pan de montagne s'est effondré a en effet été retrouvé vivant. Espoir de courte durée puisque l'imam est finalement décédé. Son épouse et son fils de 7 ans ont pu, eux, être sauvés après trois jours sous les décombres.
« Il n'y a plus rien ici, rien à réparer, et même plus d'avenir »
Le douar, division administrative, d'Imine Tala est à flanc de montagne. Une montagne dont la roche s'est détachée et a écrasé maisons et mosquée.
Farid, 23 ans, le coiffeur du village, a perdu espoir, il a aussi perdu dix membres de sa famille. Pour lui, il faudrait laisser les victimes reposer en paix, là où elles sont. « Il n'y a plus rien dans ce douar, rien à réparer, et même plus d'avenir, lâche-t-il. D'énormes rochers sont tombés, les gens sont sous terre et on ne peut pas les sortir. Il n'y a plus qu'à prier pour eux et les laisser reposer ».
Farid a pourtant creusé la terre à mains nues et ce, dès les premiers instants. Hier encore, il essayait de sauver le bétail prisonnier des bergeries : « Quand on trouve des animaux vivants et qu'on arrive à les sortir, on les rend à leur propriétaire. Si l'animal est blessé, on le sacrifie, les gens peuvent au moins manger la viande. »
Plus on monte en altitude, plus les dégâts sont importants. L'aide arrive, certes, mais à Imine Tala, plus de la moitié des habitants sont d'ores et déjà soit décédés, soit portés disparus.