« Le rôle des institutions supérieures de contrôle dans la promotion de la reddition des comptes, de la transparence, de l'intégrité publique et de la bonne gouvernance ». C'est le thème autour duquel la réflexion a été convoquée ce mardi 12 septembre 2023 à Marrakech, au Maroc. L'objectif visé est de mener des réflexions communes et un échange multidisciplinaire sur les enjeux, les défis et les approches de la contribution des Institutions supérieures de contrôles (ISC) au renforcement de la reddition des comptes, de la transparence, de la bonne gouvernance et de l'intégrité publique.
(Envoyé spécial à Marrakech) – Le Maroc se plie mais rompt pas ! Malgré la virulence du séisme et son lot de dégâts, les autorités marocaines ne comptent pas baisser les bras dans leur élan de hisser le pays au plus haut sommet et se positionner sur les défis auxquels le continent africain fait face.
C'est dans ce cadre que le débat sur le rôle des Institutions Supérieures de Contrôle (ISC) est posé ce mardi 12 septembre à Marrakech. Une initiative tenue en prélude des Assemblées Annuelles du Fonds Monétaire International (FMI) et la Banque Mondiale prévue en octobre prochain dans cette même ville marocaine.
Une coïncidence heureuse serait-on tenté de dire au vu de certaines postures qui stipulent qu'une bonne gestion des finances publiques et la bonne gouvernance aiderait beaucoup à se relever rapidement de ces situations de catastrophes naturelles.
Une position que le Maroc dit avoir acquis avec la vision éclairée du roi Mohamed VI qui, selon ses autorités, a fait de la reddition des comptes, de la transparence, de l'intégrité publique et de la bonne gouvernance, son cheval de batail.
C'est ainsi que Mme Zineb El Adaoui, Premier président de la Cour des Comptes du Maroc appelle les Institutions Supérieures de Contrôles (ISC) à faire preuve de solidarité et nouer des partenariats pour maintenir une équilibre économique.
Elle invite ainsi auditeurs et contrôleurs à se mettre à la hauteur pour mieux servir les populations de manière inclusive en veillant sur une bonne utilisation des ressources.
« Il nous faut être résilients, mobiliser et engager pour travailler sur la reddition des comptes et mieux servir les populations », dira le premier président de la Cour des Comptes du Maroc.
Même son de cloche pour M. Bruno Dantas, Président du Tribunal Fédéral des comptes du Brésil, par ailleurs, président de l'Organisation internationale des institutions supérieures de contrôle des finances publiques (Intosal).
Magnifiant la solidarité de l'Intosal au peuple marocaine suite au drame survenu dans ce pays, M. Dantas estime que les efforts qui seront consentis dans la reddition des comptes, la transparence et la bonne gouvernance permettront de mieux répondre aux attentes des populations.
Pour cela, il plaide pour un changement de culture au sein des administrations afin d'arrêter la corruption.
Dans cette même dynamique, le patron de l'Intosal prône le renforcement du contrôle interne et l'engagement des cadres supérieurs dans cette lutte. Sans oublier la nécessité de développer des mécanismes de mise en œuvre pour une harmonisation et le renforcement des législations.
Sur cette lancée, M. Dantas pense que les standards pour les audits des gouvernements doivent être transparents.
Pour lui, les Institutions Supérieures de Contrôle ne doivent occulter aucun effort de communication avec les populations pour la promotion de la culture de la redevabilité auprès des gouvernants. Il a également mis le curseur sur l'indépendance des corps de contrôle.
Abondant dans le même sens M. Jesko Hentschel, Directeur pays de la Banque Mondiale au Maroc, estime que l'indépendance et la professionnalisation des institutions est plus que crucial dans la lutte contre la corruption et la gestion des finances publiques. D'autant plus que, a-t-il poursuit, la bonne gouvernance est la clé dans la relation entre Etat et population.
Il invite ainsi au respect de l'égalité des genres dans le management des institutions supérieures de contrôle et l'utilisation de l'outil digital pour l'atteinte des objectifs.
A son avis, les ISC doivent profiter des outils comme le big data et l'intelligence artificielle pour se doter des moyens de contrôle plus performant.
Une idée soulignée par les organisateurs de cette conférence internationale qui pensent que la digitalisation constitue un levier important pour la bonne gouvernance et la lutte contre la corruption. La technologie devenant le meilleur allié de la transparence et un outil essentiel pour la promotion de l'intégrité publique.
A cet égard, poursuivent-ils, les ICS doivent assurer un rôle transformateur en tirant avantage de la blockchain, de l'analyse de données volumineuses, de l'intelligence artificielle et de l'e-gouvernance pour identifier les points de vulnérabilité des systèmes d'intégrité et de proposer des solutions innovantes pour y remédier.