Le Cameroun fait face à un scandale de corruption foncière impliquant des fonctionnaires du ministère des domaines, du cadastre et des affaires foncières (Mindcaf). Les responsables de ce ministère sont accusés d'extorsion d'argent et de vente de terres à l'insu des propriétaires légitimes.

L'affaire concerne notamment le délégué départemental du Mindcaf à l'époque, Charles Atangana Mani, ainsi que Nadine Messina Mballa, conservatrice du Mfoundi B, et une certaine Mme Bitoutou. Ces fonctionnaires sont accusés d'avoir extorqué des millions de francs CFA à une orpheline, Mme Anne Rose Essomba Yaah, qui cherchait à obtenir un duplicatum de son titre foncier hérité de ses parents à Nkomo II à Yaoundé. De plus, ils auraient vendu son terrain sans son consentement.

Le processus de restitution du titre foncier à Mme Essomba a été entravé par ces fonctionnaires véreux. Charles Atangana Mani aurait exigé 1,5 million de FCFA pour l'envoi d'une équipe sur le terrain, tandis que Mme Bitoutou aurait demandé 500 000 FCFA pour l'achat d'un carnet nécessaire au traitement du dossier. Enfin, Mme Messina Mballa Nadine aurait pris 300 000 FCFA pour les droits de signature du duplicatum.

Malgré les paiements effectués, Mme Essomba a dû attendre longtemps pour obtenir le duplicatum de son titre foncier en raison d'excuses multiples du Mindcaf, notamment une prétendue erreur sur le premier duplicatum.

L'implication de ces fonctionnaires dans des ventes de terres gré à gré a également été révélée, causant un préjudice estimé à plus d'un milliard six cent millions de FCFA.

Le ministre des domaines, du cadastre et des affaires foncières, Henri Eyebe Ayissi, est critiqué pour son silence malgré les dénonciations. Certains se demandent s'il est complice ou impuissant face à ses collaborateurs. Cette affaire met en lumière les problèmes de corruption foncière au Cameroun et l'impunité dont jouissent parfois les fonctionnaires véreux.