La réforme de la TVA sera enclenchée dès 2024
Les entreprises marocaines entament la rentrée économique avec une série de défis, dont l'impact de l'inflation notamment sur la demande et la consommation, les délais de paiement et les évolutions de la conjoncture mondiale.
Il s'agit d'une période cruciale pour ces entreprises qui, outre ces défis, guetteront, à l'issue du prochain Conseil de Bank Al-Maghrib, prévu fin septembre, une nouvelle décision concernant le taux directeur, qui affectera la cadence des financements et par conséquent, celle des investissements.
Parallèlement, les entreprises marocaines devraient suivre l'évolution du processus de préparation du projet de loi de finances (PLF) de l'année 2024 pour adapter leurs stratégies avec les nouveautés notamment en matière de fiscalité, des taxes, ainsi que des mesures incitatives susceptibles de promouvoir l'investissement, l'emploi et la croissance.
Il est question, entre autres, de l'attendue réforme de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) qui sera enclenchée dès 2024.
D'après la note d'orientation du PLF-2024, adressée, au début du mois d'août, par le Chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, aux départements ministériels, il s'agit de renforcer le climat des affaires et l'attractivité et compétitivité de l'économie nationale, poursuivre l'effort d'investissement, en plus du soutien de l'investissement privé et la mise en oeuvre des programmes "Awrach" et "Forsa".
Dans ce sens, M. Akhannouch avait affirmé à l'ouverture des travaux du Conseil de gouvernement du 24 août dernier, que l'exécutif poursuivra, en 2024, son action pour le renforcement des mesures visant à faire face aux répercussions conjoncturelles.
Des chantiers d'envergure figurent au programme de cette rentrée, dont le renforcement de la souveraineté hydrique et alimentaire, ainsi que la promotion des investissements en vue de créer des emplois et de rendre effective l'"Offre Maroc" dans le domaine de l'hydrogène vert, a-t-il fait savoir.
En effet, l'hydrogène s'est érigé comme une solution crédible pour un stockage propre de l'énergie, et voie courte vers la décarbonation, ce qui attire de plus en plus l'attention des institutions financières et des investisseurs.
Le financement : cheval de bataille de la CGEM
Pour donner un coup de pouce à la création et la reconstruction d'entreprises durables, le Maroc a mis en place des programmes d'investissements stratégiques dans les infrastructures et des réformes qui renforcent la capacité de croissance à long terme, au lieu des aides temporaires, grâce à des politiques ciblées pour rendre les entreprises plus résilientes et productives.
Pour le vice-président de la CGEM, Mehdi Tazi, les principaux piliers de la relance économique, notamment en matière de financement, concernent le lancement de la Charte d'Investissement, l'activation en cours du Fonds Mohammed VI pour l'Investissement, doté d'un capital initial de 15 milliards de dirhams (MMDH), provenant du budget de l'État, la mise en oeuvre du Programme Tatwir R&D et innovation, l'adoption de la nouvelle loi sur les délais de paiement, la mise en place de nouveaux programmes dédiés à la TPE, à l'entrepreneuriat et à la promotion de l'employabilité.
Sur le volet social, M. Tazi a précisé, lors d'une conférence de presse tenue récemment, que les principaux leviers de cette rentrée économique sont le code du travail qui fait partie des dispositifs accompagnant la charte de l'Investissement, ainsi que des chantiers inclus dans le programme de la CGEM notamment ceux liés à l'énergie et à la logistique, l'industrie, le secteur des services, l'IT, et l'accompagnement des startups.
Force est de constater que cette rentrée économique offre, certes, un environnement dynamique où les entreprises peuvent prospérer en saisissant les opportunités qui se présentent, mais nécessite tout de même une stratégie bien établie pour en tirer pleinement parti et surtout assurer des bénéfices durables à même de minimiser le risque de la défaillance.