La liste vient d'être publiée ce mardi 12 septembre et l'architecte burkinabè Diébédo Francis Kéré figure parmi les cinq lauréats du prix Praemium Imperiale, considéré comme une sorte de « Nobel des arts ».
Un an après avoir remporté en tant que premier Africain le prix Pritzker en 2022, et deux ans après avoir reçu la médaille d'architecture de la Fondation Thomas Jefferson en 2021, le grand architecte burkinabè Diébédo Francis Kéré a reçu le prestigieux prix Praemium Imperiale.
Décerné depuis 1988 par la famille impériale du Japon au nom de la plus ancienne fondation culturelle nippone, la Japan Art Association, le prix Praemium Imperiale, est considéré grâce à sa dotation de 15 millions de yens (125 000 euros) pour chaque lauréat, aussi comme le « Nobel » des arts. Il est attribué pour l'ensemble d'une carrière artistique dans cinq domaines : peinture, sculpture, architecture, musique et théâtre-cinéma.
Diébédo Françis Kéré - entre l'Afrique et l'Allemagne
Né le 10 avril 1965 à Gandao, au centre-est du Burkina Faso, Diébédo Françis Kéré est parti à l'âge de 17 ans en Allemagne, grâce à une bourse de formation professionnelle en menuiserie. Jusqu'à aujourd'hui, son agence Kéré Architecture est basée en Allemagne et, depuis 2017, il est professeur à la très renommée l'université technique de Munich, mais ses racines restent en Afrique.
C'est pour son génie de fusionner les compétences traditionnelles de son pays avec une démarche haute technologie qu'il a percé dans le domaine de l'architecture. Ainsi, il s'est fait un nom dans toute l'Afrique, avec des architectures alliant simplicité, ingéniosité et durabilité. Pour son projet de l'École primaire de son village natal, il a reçu en 2001 le prix Aga Khan d'Architecture. Devenu l'incarnation de l'esprit du peuple, il est actuellement en charge de la conception de la nouvelle Assemblée nationale du Bénin, mais ses constructions ont fait référence dans le monde entier : Danemark, Allemagne, Italie, Suisse, Royaume-Uni, États-Unis...
Racines africaines et débat démocratique
Le jury du prix Praemium Imperiale a souligné : « Ses références à ses racines africaines se retrouvent dans des éléments tels que les couleurs du pavillon Sarbalé Ke de Coachella (2019), les structures de bois de Xylem (2019) à Tippet's Rise (États-Unis), mais aussi au travers de sa constante référence aux arbres - que ce soit pour leur rôle central d'ombrage (Pavillon de la Serpentine Gallery, 2017), ou parce qu'ils favorisent une forme de débat démocratique ».
Les lauréats de l'édition 2023 du Praemium Imperiale :
Catégorie Peinture : Vija Celmins (États-Unis)
Catégorie Sculpture : Olafur Eliasson (Danemark, Islande)
Catégorie Musique : Wynton Marsalis (États-Unis)
Catégorie Architecture : Diébédo Francis Kéré (Burkina Faso, Allemagne)
Catégorie Théâtre-Cinéma : Robert Wilson (États-Unis)
Prix d'encouragement pour les jeunes artistes :
- Harlem School of the Arts (New York) (Etats-Unis)
- Rural Studio (Alabama) (États-Unis)