Le président du Conseil national du patronat Sénégalais, Baidy Agne était l'invité de l'émission Eco d'ici, Eco d'ailleurs de Rfi.
Au menu de cet entretien la présidentielle de février 2024 au Sénégal, la conjoncture internationale, l'inflation dans la zone CFA, les questions de préférence nationale et de patriotisme économique, le « sentiment anti-français », le développement des industries extractives que sont le gaz et le pétrole, les rapports entre le patronat, le pouvoir politique et les syndicats, la perspective des Jeux Olympiques de la Jeunesse à Dakar en 2026, et les coups d'Etats au Gabon, au Niger, au Burkina, au Mali et en Guinée Konacry.
Sur la posture du patronat sénégalais, il se dit convaincu que les patrons sénégalais seront des acteurs clés dans ce rendez-vous entre un homme et son peuple qui se profile pour 2024. « Nous avions l'habitude à travers une plateforme de poser des questions à différents candidats relativement à la stabilité du pays, la paix, le climat des affaires, les réformes nécessaires. Et à la date d'aujourd'hui, j'ai dit au secteur privé que nous devrions faire plus pour cette élection présidentielle de février 2024. Sous aucun prétexte, nous, nous devons rester passifs.
Parce que nous sommes les créateurs d'emplois et par ricochet de richesses ». M. Agne de hausser le ton en ces termes : «J'ai eu à dire même que nos Etats détestaient nos entreprises parce qu'ils n'étaient dans les dispositions d'accompagner les entreprises locales. C'est ma position parce que je suis un homme libre », a-t-il dit au micro de Bruno Faure de Rfi et Aurélie M'Bida de Jeune Afrique).
Concernant les syndicats, le président Agne salue la quasi inexistence de grève dans le secteur privé pour ainsi conforter le dialogue permanent entre travailleurs et employeurs. A la question de savoir ce que les entreprises font pour limiter la hausse de l'inflation, le président Agne en poste depuis 2002 affirme que « les entreprises n'ont pas tout le temps les moyens et au Sénégal avec toutes les crises que nous avons connues comme la crise Ukrainienne avec les denrées entre autres, l'Etat a adopté la politique de la subvention pour juguler toutes ces inflations aussi bien dans les produits alimentaires et que les hydrocarbures ».
Mais, « personnellement, je trouve mauvaise cette politique puisque parce que sur une certaine forme de vérité des prix, l'Etat n'est pas allé au bout de sa logique. Ce qui n'est pas sans conséquences pour le secteur privé qui après court derrière l'Etat pour une dette intérieure. Voilà, pourquoi, je trouve inefficiente cette politique de subvention », a réprouvé M. Agne.
Pour ce qui est de l'instabilité de la sous-région, il trouve qu'il y a fort à faire pour garantir la paix, la sécurité et le bon climat des affaires. « En 2024, le Sénégal organise une présidentielle, en 2025 la Côte d'Ivoire également. Et sur ce, un impératif de garantir la paix, la sécurité et le bon climat des affaires s'impose à nous ».