Matam — L'adjointe au gouverneur de la région de Matam (nord), en charge du développement, Aïchétou Diallo Bodian, a lancé, mardi, le projet Initiative de jeunes pour la défense des droits des femmes/filles et l'élimination des mutilations génitales féminines (MGF) et des mariages d'enfants »Taxawu Jigeen yi".
»Ce projet est une initiative portée par des jeunes qui luttent pour l'abandon des mutilations génitales féminines et des mariages d'enfants. C'est un projet qui était très attendu dans la région de Matam, car il est rare de trouver une initiative spécifiquement dédiée à ces deux problématiques majeures et centrales dans la région », a-t-elle expliqué.
Aïchétou Diallo Bodian présidait l'atelier de lancement du projet Taxawu Jigeen yi, qui vise à éliminer les mutilations génitales féminines et les mariages d'enfants.
Elle a rappelé que ces deux problématiques sont étroitement liées aux croyances religieuses et culturelles, jugeant que »ce sont des questions très sensibles qu'il faut aborder avec beaucoup de tact ».
Selon elle, une stratégie de communication a été adoptée au cours du comité régional de développement pour éliminer les MGF et les mariages d'enfants.
»Les acteurs ont mis en place une approche beaucoup plus inclusive et participative, qui sera élaborée de concert avec les acteurs à la base », a t-elle ajouté.
En effet, selon l'adjointe au gouverneur, »habituellement, les stratégies de communication sont élaborées au niveau central et appliquées de manière directe au niveau territorial, mais [elles] n'ont pas souvent eu un impact visible », a prévenu Mme Bodian.
Elle a annoncé qu'une stratégie de communication va être élaborée au niveau régional pour permettre d'avoir beaucoup plus d'impact et de résultats.
Des leaders d'opinion, comme les relais communautaires et les religieux vont être sollicités pour convaincre les populations de faire en sorte que l'abandon des MGF soit une réalité.
La présidente du Réseau des jeunes pour l'abandon des mutilations génitales féminines, Ndèye Fatma Ndao estime qu' »un changement des mentalités" s'impose pour "pouvoir y arriver ».
»Nous avons prévu d'organiser des séances de renforcement de capacités, des activités de sensibilisation et de plaidoyer pour faire cesser ces pratiques », a-t-elle fait savoir.