Dans la ville de Derna, les inondations ont tué entre 2 000 à 5 300 personnes, selon le décompte respectif des deux gouvernements libyens rivaux. Plusieurs pays ont envoyé de l'aide humanitaire et logistique, dans une zone très sinistrée et difficile d'accès. En attendant, à Derna, les habitants enterrent les corps de leurs défunts.
Les autorités de l'est du pays ont commencé à recenser les corps. Après l'identification des cadavres, ces derniers sont embarqués dans des pick-up en direction des cimetières, où ont déjà été enterrés près de 3 200 défunts, selon le ministère de l'Intérieur du gouvernement de l'est.
Parmi les victimes, on compte au moins 400 ressortissants étrangers, principalement issus de l'Égypte et du Soudan voisins. Les secours font face à une situation très difficile, car seules deux entrées pour accéder à la ville de Derna sont encore praticables.
Les communications et l'électricité sont coupées, de quoi rendre la recherche de survivants particulièrement complexe. Et toutes ces difficultés empêchent de dresser un bilan définitif précis, d'autant que des corps commencent à être rejetés par la mer !
L'aide internationale arrive de progressivement. En Europe, un avion français a décollé ce mercredi après-midi, avec une quarantaine de secouristes, de pompiers et gendarmes, qui vont bientôt ouvrir un hôpital de campagne.
Le Royaume-Uni vient d'annoncer une aide de plus d'un million d'euros. Et l'Italie, partenaire historique de la Libye, a envoyé un navire et deux avions pour transporter du matériel, tout comme la Jordanie. Mais la rivalité entre les deux gouvernements de l'ouest et de l'est risquent de compliquer la situation.
Le village de Mechili, dans la région montagneuse de Jabal Al Akhdar, se trouvait sur la route de l'immense coulée de boue qui a tout emporté sur son passage. Les ponts menant vers ce village ont été détruits. Les survivants tentent de déterrer les corps ensevelis. Témoignage d'Haj Khalil Oukayli, un dignitaire du village, qui affirme que 10% des habitants ont disparu suite à la pluie diluvienne les ayant emportés durant leur sommeil. Une grande partie de leur bétail l'a été également.
Nous sommes dans une zone entourée de montagne. Avec les pluies duliviennes, le sable des dunes ont été deversé sur le village. Des dizaines d'habitants ont disparu. Ils ont rejoint leur créateur. Nous estimons les disparus à 10% des habitants. Les torrents se sont deversés sur le village par trois côtés : l'est, le nord et l'ouest. Le village se situe dans une sorte de cuvette entre des montagnes. Ce qui a empiré les choses c'est que cela s'est produit en pleine nuit. En plus des Libyens décédés, il y a des Soudanais et des Égyptiens qui habitaient le village. Nous attendons le soutien des secouristes, des Nations unies et de la communauté internationale, et toute forme de solidarité humaine.