7 septembre. Le bateau « Tombouctou », qui fait la liaison régulière Mopti-Gao, essuie des tirs de roquette. Bilan : une cinquantaine de civils tués et plusieurs blessés enregistrés.
9 septembre. Les ex-rebelles de la Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA) affirment avoir abattu un avion de l'armée malienne. Le crash est consécutif à des « problèmes techniques », assure pour sa part Bamako
12 septembre. Après d'intenses combats, les groupes armés du Nord revendiquent la prise de la ville garnison de Bourem. Information démentie dans la soirée par l'armée malienne qui indique dans un communiqué avoir repoussé une attaque complexe ayant impliqué des voitures piégées et qui a fait 10 morts dans les rangs des FAMA et 46 dans le camp des « terroristes ».
C'est donc une semaine assez folle qu'a vécue le nord du Mali, qui est en passe de s'embraser comme en 2012, avec l'enterrement de fait des accords d'Alger et la recrudescence des attaques terroristes.
On est bien loin de la vulgate officielle qui ne cesse de claironner la montée en puissance de l'armée malienne. Mais la vérité est tout autre.
Malgré la présence des mercenaires de Wagner, la situation globale du pays ne s'est pas améliorée de manière considérable, bien au contraire.
Ce qui n'empêche pas les autorités de la Transition, sur fond de propagande, de vouloir aller guerroyer au Niger pour soutenir, dans une espèce de solidarité inter-putschistes, le général Abourahmane Tchiani et ses hommes qui ont renversé le 30 septembre dernier le président Mohamed Bazoum.
Voici en effet des gens qui n'arrivent pas à ramener la paix et la sécurité dans leur pays d'où est parti le terrorisme au Sahel, mais qui trouvent le moyen d'aller aider d'autres militaires qui ont préféré le confort douillet du palais présidentiel au champ de bataille. C'est à se demander où on va.
Et pendant ce temps, le locataire qui est censé avoir signé un contrat de bail à durée déterminée sur la colline de Koulouba semble en train de troquer petit à petit le treillis des forces spéciales contre le boubou et le bonnet d'un présidentiable.
Après l'adoption d'une nouvelle Constitution en juin dernier, taillée sur mesure, tout porte à croire qu'Assimi Goïta est en train de dérouler à lui-même le tapis rouge qui mène vers la légalisation et la légitimation de son pouvoir acquis par la force des armes.
Et gare à ceux qui osent lui rappeler ses engagements pris, notamment avec la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) ! Jusque-là considéré comme un fervent soutien de la Transition, Adama Ben Diarra, dit « Ben Le Cerveau », acteur de la société civile malienne, est en effet embastillé depuis le 4 septembre dernier pour « atteinte au crédit de l'Etat ». Le seul crime du chef du mouvement Yerewolo-Debout sur les remparts : avoir invité le chef de l'Etat à respecter le calendrier de la Transition qui prévoit une élection présidentielle en février 2024.