Afrique: La Banque mondiale et l'Unicef s'inquiètent de la hausse du nombre d'enfants en extrême pauvreté

Les investissements Education Cannot Wait (ECW) fournis par le Programme alimentaire mondial (PAM) soutiennent des programmes de repas scolaires comme celui-ci pour atteindre les filles et les garçons les plus vulnérables.

Trois cent trente-trois millions d'enfants vivent en situation d'extrême pauvreté dans le monde, au moment où la lutte contre la pauvreté chez les plus jeunes a été ralentie par la pandémie de Covid-19 et des crises socioéconomiques, déclarent la Banque mondiale et l'Unicef dans un rapport conjoint parvenu mercredi à l'APS.

"Il y a sept ans, le monde a formulé la promesse de mettre fin à l'extrême pauvreté infantile, d'ici à 2030. Les crises aggravées, dues aux conséquences du Covid-19", ainsi qu"'au changement climatique et aux chocs économiques ont bloqué les progrès et laissé des millions d'enfants dans une pauvreté extrême", affirme dans le document la directrice générale de l'Unicef, le Fonds des Nations unies pour l'enfance, Catherine Russell.

À l'échelle mondiale, les enfants représentent plus de 50 % des personnes en situation d'extrême pauvreté, alors qu'ils ne représentent qu'un tiers de la population mondiale, signale le rapport publié jeudi 7 septembre.

"Un enfant sur six dans le monde [...] vit avec moins de 1.305,05 francs CFA (2,15 dollars américains) par jour", affirment les deux institutions multilatérales en le déplorant.

"Un monde où 333 millions d'enfants vivent dans l'extrême pauvreté [...] est tout simplement intolérable", s'est indigné Luis-Felipe Lopez-Calva, le directeur de la Banque mondiale chargé de la pauvreté et de l'équité.

"Mettre fin à la pauvreté des enfants est un choix politique", rapporte le document en citant M. Lopez-Calva, qui appelle les États à "redoubler d'efforts pour que tous les enfants aient accès aux services essentiels, notamment à l'éducation, à la nutrition, aux soins de santé et à la protection sociale, tout en s'attaquant aux causes profondes de l'extrême pauvreté".

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Catherine Russell : "Nous ne pouvons pas laisser tomber ces enfants maintenant"

L'Afrique subsaharienne est la région "la plus touchée" par l'extrême pauvreté des plus jeunes, avec un taux de 54,8 % des cas en 2013 et de 71,1 % en 2022, selon le rapport.

"Contrairement aux autres régions du monde, qui ont toutes enregistré ces dernières années un déclin de la pauvreté infantile, l'Afrique subsaharienne l'a vu grimper, poussée par la croissance démographique rapide, la Covid-19, les conflits et les catastrophes liées au climat", signale la même source.

Les données contenues dans le rapport "semblent éloigner l'objectif ambitieux que s'était fixé l'ONU d'éradiquer l'extrême pauvreté des enfants, d'ici à 2030", constatent la Banque mondiale et l'Unicef.

"Nous ne pouvons pas laisser tomber ces enfants maintenant", a dit la cheffe de l'Unicef.

Les deux institutions recommandent à leurs États membres de "donner la priorité à la lutte contre la pauvreté des enfants et à adopter une série de mesures, notamment l'expansion des programmes universels d'allocations familiales".

Il s'agit, selon la Banque mondiale et l'Unicef, de concevoir des portefeuilles de politiques publiques pour aider les nombreux ménages, ceux qui ont des enfants en bas âge et ceux qui vivent dans des zones rurales notamment.

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