La décision issue de ce procès pourrait non seulement affecter l'avenir de Google, mais également remodeler l'ensemble du paysage technologique. Des termes tels que "historique", "inédit" et "emblématique" abondent dans la presse américaine pour décrire ce face-à-face judiciaire entre la puissance gouvernementale et l'un des titans de la Silicon Valley.
Google est directement accusé par le ministère américain de la Justice de s'être assuré une position dominante en écartant ses concurrents grâce à des stratégies commerciales enfreignant les lois du pays. Ce géant technologique, qui s'est transformé en une entité quasi-omniprésente dans la vie quotidienne de milliards de personnes, est maintenant confronté à des questions essentielles sur son intégrité et ses méthodes.
L'administration fédérale soutient que Google a façonné un monopole illégal dans le secteur de la recherche en ligne, collaborant secrètement avec d'autres grands noms de la technologie. Selon une plainte datant de 2020, pendant la présidence de Trump, cette domination aurait permis à Google de garantir d'énormes revenus.
Une position dominante
Le moteur de recherche, préinstallé par défaut sur les smartphones Android (système d'exploitation détenu par Google) et Apple (l'iPhone), a connu une croissance phénoménale depuis sa création en septembre 1998. Avec une part de marché dépassant les 90% aux États-Unis et à l'international, Google éclipse largement ses concurrents.
Mais cette popularité a un prix. Selon des résultats financiers récents, les revenus de Google dépassent 70 milliards de dollars trimestriels, principalement grâce à la publicité. C'est cette énorme capacité financière qui est au centre des préoccupations du gouvernement.
Pouvoirs en jeu
La critique majeure formulée à l'encontre de Google est qu'il a acheté sa position dominante. Le gouvernement pointe du doigt les milliards de dollars versés chaque année à des entreprises comme Apple, Samsung et Firefox pour rester le moteur de recherche par défaut.
Kent Walker, directeur juridique d'Alphabet (maison mère de Google), rétorque : "Comme de nombreuses entreprises, nous payons pour promouvoir nos services. Les gens utilisent Google parce qu'ils le choisissent, et non par contrainte."
Ce procès rappelle étrangement celui intenté par l'État contre Microsoft en 1998. Cependant, les enjeux sont aujourd'hui bien plus grands compte tenu de l'influence colossale d'acteurs technologiques comme Google sur l'économie mondiale.
Il convient de noter que Google n'est pas le seul sur le banc des accusés. Des entreprises telles qu'Apple, Amazon et Microsoft ont également été scrutées ces dernières années, le pouvoir croissant de ces entreprises suscitant l'inquiétude des législateurs américains.