Madagascar: Élection présidentielle - Des candidats préparent l'opinion à des troubles électoraux

Madagascar risque de sombrer dans une énième crise politique qui enfoncera davantage le peuple malgache dans une situation de pauvreté alarmante. Un peu moins de deux mois avant le scrutin, l'ambiance politique est délétère.

La tension monte d'un cran. Des candidats ne cessent de remettre en cause l'organisation des élections. En effet, l'opposition lance une véritable manoeuvre de décrédibilisation de la Haute Cour Constitutionnelle et de la Commission Électorale Nationale Indépendante. Dans leur récente déclaration, un collectif de candidats composé entre autres de Marc Ravalomanana, Hajo Andrianainarivelo, Siteny Randrianasoloniaiko, Hery Rajaonarimampianina, Paraina Auguste, Andry Raobelina, Jean-Jacques Ratsietison, Brunelle Razafitsiandraofa, Tahina Razafinjoelina, Roland Ratsiraka et consorts affirment ne plus avoir confiance en la HCC.

Pourtant, au niveau de leur état-major politique respectif, les mêmes candidats poursuivent les préparatifs et préparent pleinement la présidentielle. La preuve, ils étaient tous présents au tirage au sort organisé lundi dernier au siège de la CENI à Alarobia. Bon nombre d'observateurs accusent ces 10 candidats de l'opposition de lancer une préparation de l'opinion en vue de fomenter des troubles électoraux.

On remarque en effet une velléité flagrante à anticiper une contestation des résultats du vote. A chaque sortie médiatique et/ou rencontre avec leurs partisans, ces candidats ne cessent de déclarer qu'ils n'accepteront pas les résultats et prendront leurs responsabilités si toutefois le président sortant Andry Rajoelina est réélu.

Transition

Pour l'heure, on ignore si ces troubles vont se déclencher avant ou après les scrutins. D'après les informations, la démarche actuelle de l'opposition est une manoeuvre visant à repousser l'élection présidentielle et de mettre en place une Transition qui durera au moins un an. Ce sera donc une Transition sans Rajoelina car nul n'ignore qu'après avoir démissionné, ce dernier est désormais un ex-président dépouillé de tout pouvoir.

De sources concordantes, cette manoeuvre machiavélique bénéficierait du soutien des Chefs d'Eglise membres du FFKM. D'ailleurs, à en croire nos sources, ces derniers vont faire une déclaration y afférente dans les prochaines heures. Apparemment, par crainte d'affronter les urnes, l'opposition envisage de prioriser le partage des « seza ». Quid alors de l'intérêt supérieur du peuple malgache ? Nul n'ignore pourtant qu'une nouvelle crise sera fatale pour la majorité de la population qui vit déjà dans une situation de pauvreté extrême.

Pour le moment, ces candidats oeuvrent et manoeuvrent pour réclamer la libéralisation de l'importation des hélicoptères à utiliser pendant la campagne électorale. Selon nos investigations, le coût de la location d'un hélico pendant un mois de campagne est de 6 milliards d'ariary. Ces politiciens disposent donc d'une telle somme colossale pour assouvir leur soif de pouvoir, et prévoient en plus de plonger la population dans une nouvelle crise politique.

Aux dernières nouvelles, l'opposition prévoirait d'organiser une manifestation publique à Tana demain et/ou samedi. Un « diabe » vers la Haute Cour Constitutionnelle à Ambohidahy serait envisagé. Reste à savoir s'ils réussiront à obtenir le soutien des Tananariviens. Histoire à suivre.

AllAfrica publie environ 500 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.