La Compagnie aérienne nationale, Congo Airways, était porteuse d'espoir de voir la République démocratique du Congo planer dans le ciel, faisant ainsi oublier le douloureux souvenir de la disparition d'Air Zaïre. Elle a aujourd'hui du plomb dans l'aile. Les vols domestiques étaient suspendus dès lundi 11 septembre dernier dans le souci de garantir officiellement la sécurité des passagers et surtout, de réorganiser ses outils d'exploitation.
Congo Airways n'a plus d'appareil opérationnel après la récente mise hors service de son Airbus A320 pour problème de moteurs. Bien avant, un autre Airbus A320 était cloué au sol pour le même problème de moteurs arrivés en fin de cycle. Sans compter deux Dash 8 Q400 dont un est en maintenance à Malte et un autre déclassé depuis plusieurs années.
Un véritable camouflet pour le gouvernement à quelque 4 mois des échéances électorales. Pour acquérir les quatre moteurs neufs de ses deux Airbus, Congo Airways a besoin de 28 millions de dollars américains. En tout, pour relancer ses activités, il faut mobiliser 33 millions de dollars.
Tout porte à croire que cette compagnie aérienne, qui n'a pas manqué de faire la fierté de la RDC, ploie sous des dettes de près de 100 millions de dollars. Cette situation fait défaut aux ressources de cette entreprise. Le gouvernement se trouve être le principal débiteur de cette entreprise.
Entretemps, le gouvernement envisage de créer une nouvelle compagnie, Air Congo. Est-ce un moyen de tourner la page de Congo Airways ? Mais, ce dernier continue d'attendre des fonds du gouvernement pour sa reprise. Au cours d'un conseil des ministres, le président de la République avait enjoint les ministres du Budget et des Finances de faire diligence.
Dans l'éventualité de doter cette compagnie aérienne nationale des aéronefs neufs, il faut prendre en compte le fait que de nouveaux avions Airbus 320 coûtent autour de 550 millions d'euros l'unité. Et la livraison de nouveaux aéronefs pour une commande lancée maintenant ne pourrait intervenir qu'à partir de 2030. D'où, la nécessité de ce palliatif de remettre en état les aéronefs déjà disponibles.
La situation de crise que traverse Congo Airways affecte également ses concurrents directs qui se recrutent parmi les privés. La baisse généralisée du coût des billets d'avions a négativement affecté ce secteur de l'avion avant de parler de la guerre de l'Ukraine. Déjà, la baisse des recettes occasionnée par l'avènement du Covid n'a pas épargné la RDC.
Tous les paramètres socio-économiques ont été bouleversés. Congo Airways reste tributaire de cette crise internationale. Mais Congo Airways ne disparaitra pas. C'est l'occasion qu'attend une catégorie de Congolais pour pouvoir jubiler. Cette compagnie renaitra de ses cendres.