Afrique Centrale: Commission paritaire gouvernement /Banc syndical - L'INAP ne s'est pas montré inapte dans la défense des intérêts de l'agent et fonctionnaire de l'Etat congolais

Il se déroule depuis lundi 11, dans la salle Yvonne Compiere, dite Salle haute, de l'Hôtel Sultani, à Gombe, les assises de la Commission paritaire sur l'évaluation du protocole d'accord et sa note additionnelle signés entre le Gouvernement et l'INAP, Intersyndical de l'Administration Publique de la République Démocratique du Congo. Objectif : dégager une identité de vues entre les deux parties, via un dialogue social.

A en croire les préoccupations de Madame la Secrétaire Générale de la Fonction publique qui est intervenue en premier lieu à l'ouverture de ces assises qui prendront fin jeudi, "pour que la RDC se développe, il lui faut une administration forte et efficace qui satisfasse aux attentes et à l'intérêt général du citoyen congolais".

C'est en vertu du principe que se sont forgés les syndicalistes selon lequel "si tu parles, tu meurs ; si tu ne parles pas, tu meurs et donc vaut mieux parler et mourir", que le Président de l'INAP a eu des mots sans froid aux yeux pour exprimer leur profond regret à l'endroit de leur autorité politique institutionnelle, à savoir le Vice-premier ministre de la Fonction Publique, en l'occurrence Jean-Pierre Lihau, faisant en premier lieu mention du dépassement du délai des travaux qui auraient plutôt dû avoir lieu au mois de janvier. C'est dans cet ordre de choses qu'ils ont posé un certain nombre d'interrogations énigmatiques à l'endroit du VPM.

A savoir : 1°, "comment pouvons-nous comprendre et accepter que les agents manquent, durant 63 ans d'indépendance, un barème salarial avec tous ses éléments constitutifs" ; 2°, "comment voulez-vous que les agents et fonctionnaires de l'Etat soient performants alors que le salaire de base du huissier n'atteint pas 200 USD ou, a contrario, nage toujours autour d'un 120 USD, avec un pouvoir d'achat tributaire de la dévaluation permanente de la monnaie nationale" ; 3°, "Comment pouvez-vous admettre que les agents et fonctionnaires de l'Etat meurent sans bénéficier de la participation funéraire de l'Etat congolais qui les laisse se faire enterrer par leurs familles, amis et connaissances, et voire leurs églises et, cela, dans une totale humiliation, alors qu'il existe une convention qui milite, sur le plan textuel, à leurs prises en charge santé et mortuaire".

Les syndicalistes déplorent au plus haut point le fait que les objectifs du travail décent pour une vie décente soient jusqu'ici loin de faire pédagogie dans la vie du travailleur congolais. C'est pendant que, toute proportion arithmétique restant égale par ailleurs, les 120 USD ci-haut évoqués, n'équivalent que, dans les marchés de change, à 90 USD, au regard de leur contrepartie en monnaie nationale.

Ce qui n'a toutefois pas empêché les syndicalistes de lancer un vibrant hommage au Président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi, pour son engagement qu'ils ont dit être irréversible dans la marche pour la rénovation des options de gestion tant de la chose publique que du travail et des conditions de vie de l'agent public et du fonctionnaire de l'Etat congolais.

A tout considérer, les agents et fonctionnaires de l'Etat congolais, qui parlent du partenariat "Banc syndical-Gouvernement" comme étant un partenariat plein d'obstacles ne rendant pas possibles les avancées de l'administration publique, attendent de ces assises qui prendront fin en date de jeudi 14 septembre, beaucoup de choses, entre autres, la récupération de leur pouvoir d'achat, avec 120 USD comme salaire de base de l'huissier au taux du jour avec possibilité que ça atteigne 150 USD en 2024 ; la couverture sans délai de la convention Elikya ci-haut évoquée ; la poursuite de l'amélioration des conditions de travail et la modernisation de la Fonction Publique ; l'organisation des élections syndicales sur toute l'étendue de la République Démocratique du Congo, sans oublier l'amélioration des conditions salariales des éducateurs sociaux du Ministère des Affaires sociales. L'INAP réitère sa demande d'être reçu par le Chef de l'Etat en vue du maintien de la paix sociale.

En guise de réaction de cet extrait du carnet des problèmes socioprofessionnels des agents et fonctionnaires de l'Etat congolais, le Vice-premier ministre a, lors de sa prise de parole, promis à ces derniers des solutions idoines. Le VPM n'a pas manqué de tirer partie de cette occasion qui s'est ouverte pour soutenir avec efficacité l'opérationnalité de la vision présidentielle relative à la rénovation de la Fonction publique. Jean-Pierre Lihau s'est dit heureux de la participation de la CNSSAP, Caisse Nationale de Sécurité des Agents Publics, à ces assises qu'il a soulignées être un signal politique indéniable.

"Je voudrais que les participants à ces assises fassent preuve de rigueur dans leurs réflexions et les options à proposer ; qu'elles soient les plus réalistes possibles", a-t-il souligné avant de leur parler de son rêve de modernisation de la Fonction publique qu'il a dit aligné derrière celui du Chef de l'Etat, Félix-Antoine Tshisekedi qui a juré de doter la République Démocratique du Congo d'une administration moderne. C'est à ce juste titre qu'il a eu des mots justes pour paraphraser Shakespeare qui déclare: "Ils ont échoué parce qu'ils n'ont pas commencé par le rêve".

Du point de vue du Premier ministre Jean-Michel Sama Lukonde, qui est intervenu en dernier lieu, la culture Syndicale de la RDC a atteint son seuil de maturité en faisant ses revendications dans les limites du cadre budgétaire.

"Je resterai attentif à vos délibérations dans les sous-commissions et je souhaite que du choc de vos idées jaillisse la lumière du consensus. Au sujet de la question de titularisation et des montées en grade, je donne instruction au VPM d'accélérer la deuxième vague du processus en la matière ", parole du Chef du Gouvernement. C'est sur cette note d'espoir qu'il a déclaré ouverts ces travaux qui arrivent aujourd'hui, mercredi 13 septembre, à leur deuxième jour en sous-commission. C'est demain jeudi, 14 septembre, qu'ils vont se clôturer, après, bien sûr, lecture des recommandations finales.

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