C'est le tollé entre les mouvements citoyens de la ville de Goma et le maire. Le chef-lieu de la province du Nord-Kivu peine à se remettre des conséquences de l'appel des mouvements citoyens mais surtout, du mouvement politico- religieux dénommé Wazalendu. Une cinquantaine de morts et de nombreux blessés ont été enregistrés lors de la marche de mercredi 30 août dernier.
Des fidèles de Wazalendu, un groupe politico-religieux Foi Naturelle Judaïque Messianique vers les Nations (FNJMN), qui se font appeler Wazalendu depuis l'annonce de la marche du mercredi 30 août dernier, appellent à une journée ville-morte aujourd'hui mercredi 13 septembre à Goma. Pour cette fois-ci, ils exigent la libération de leurs collègues prophètes et adeptes arrêtés lors de leur dernière descente dans la rue. Ils avaient manifesté pour exiger le départ de la MONUSCO et de la force régionale de l'EAC.
Les Wazalendu ont fait leur annonce au cours d'un meeting du samedi 9 septembre dernier devant leur église détruite. Selon Christian Bados Shamavu, le gouvernement n'a que 72 heures jusqu'au 12 août pour la libération des membres de leur secte. Selon la même source, la journée ville-morte sera observée sur toute l'étendue du pays. C'est sera aussi l'occasion de faire un deuil en mémoire des illustres disparus.
"Nous organisons un deuil collectif dans la ville de Goma au quartier Ndosho. En attendant, nous exigeons la libération de nos membres si non, il y aura pas d'activité sur toute l'étendue de la RDC", a-t-il déclaré.
Déjà, dans sa dernière communication lors de la réunion du conseil de ministre du vendredi 8 août dernier, le Vice-premier ministre en charge de la Défense et Anciens Combattants, Jean-Pierre Bemba, avait révélé que la situation en province du Nord-Kivu restait marquée par deux faits majeurs, en l'occurrence : la création, par le Rwanda, de faux groupes se revendiquant aussi de Wazalendo et les massacres répétés perpétrés par les M23/RDF à Tongo contre les populations hostiles à leur présence.
Le Conseil des ministres qui avait pris acte de ce rapport, était appelé à prendre des dispositions afin d'étouffer cette situation qui risque de créer une psychose dans le chef des habitants, au Nord-Kivu.
Interdiction du maire
Le maire de la ville de Goma vient, à cet effet, d'interdire formellement une journée ville-morte prévue aujourd'hui mercredi 13 septembre. Dans un communiqué rendu public hier, mardi 12 septembre, le Commissaire supérieur principal de la Police, Faustin Kamand Kapend, rappelle aux organisateurs que le pouvoir public est engagé à établir la responsabilité pénale des suites des évènements du 30 août dernier et réparer les préjudices. Il estime ainsi qu'il ne peut agir sous aucune quelconque pression.
«Une manifestation qui survient en ce moment précis ne peut être que l'oeuvre de l'ennemi qui vise à brouiller les enquêtes et créer le chaos dans la ville », précise ce communiqué.
Le maire de Goma indique que cette décision est conforme à la mesure d'application de l'état de siège selon l'ordonnance présidentielle du 03 mai 2021 et appelle la population à vaquer librement à ses occupations. Il met en garde quiconque s'autorisera de barricader la route et instruit les services de sécurité d'être à la vigilance et l'observance de cette mesure.
Parmi ces mouvements citoyens et autres groupes de pression, il y a la Lutte pour le Changement (LUCHA), le Collectif Amka CONGO, Congo Conscience, la voix des marginalisés, génération positive, UPLA, Filimbi, CNA, Gecodem-Congo, LPKS, le FNJM-Wazalendo...