Les creuseurs artisanaux de l'or et les femmes qui travaillent dans les sites miniers font partie de la catégorie de la population la plus vulnérable ; bien qu'ils soient au premier rang de l'exploitation de cette matière précieuse. Le reporter de Radio Okapi l'a constaté mardi 12 septembre, sur les sites miniers de Tchanda et de Lupupu à Kamituga (Sud-Kivu).
Les hommes descendent dans les puits d'or jusqu'à 100 mètres pour ramener les pierres. Les femmes, appelées « Twangeuses », concassent ces pierres aurifères avant de les tamiser.
Au domaine « Meno ya Nguruwe » dans le site minier de Lupupu, il y a des creuseurs qui sont encadrés par la coopérative minière « Mwana Bwato ».
"Nous n'avons pas d'autres moyens de vivre"
Selon ces creuseurs, ce sont les négociants d'or qui bénéficient plus de cette exploitation minière ; car ce sont eux qui imposent le prix de l'or brut.
Jean-Pierre Mabeti, l'un des creuseurs artisanaux, explique leur calvaire :
"En tout cas ici, nous souffrons, nous travaillons beaucoup mais nous gagnons trop peu parce que nous n'avons pas d'autres moyens de vivre. Si une fois, nous vendons de l'or, c'est par là que nous pouvons trouver de quoi vivre. C'est celui qui achète qui impose le prix. C'est l'Etat qui doit intervenir afin qu'il nous fasse des comptoirs d'achat d'or ».
Dans le site minier de Tchanda, Sifa, une femme concasseuse, pile des pierres aurifères, pour un faible revenu très dérisoire. Elle dit travailler parfois pour moins d'un dollar par jour:
« Ce travail est dur et a beaucoup de conséquences. Il y a celle qui souffrent d'estomac, d'autres vomissent du sang. C'est vraiment difficile. Nous arrivons ici à 6 heures pour ressortir entre 17 heures ou 19 heures. Je peux travailler ici toute la journée et à la fin, je ne gagne aucun franc. Mais, nous supportons. Mais, il y a d'autres jours où l'on gagne 1000 ou 1 500 francs congolais (0,6 USD). Or, pour avoir la ration, il faut 3000 ou 3 500 francs congolais ».
Risque des maladies
L'exploitation artisanale d'or n'est pas sans conséquence sur ceux qui s'y adonnent.
Ces derniers sont exposés aux infections pulmonaires.
La majorité des creuseurs développent à la longue la tuberculose multi-résistante.