William Ruto a atterri à San Francisco, dans l'ouest des États-Unis (jeudi). Avant de se rendre à l'Assemblée générale des Nations unies à New York, le président kényan fait une halte pour rencontrer les géants de la Silicon Valley. Il doit notamment s'entretenir avec les dirigeants de Microsoft, Intel, Google et Apple. Les nouvelles technologies sont au coeur de la stratégie de développement du président kényan. Il mise notamment sur sa « Silicon Savannah » pour offrir de l'emploi à la jeunesse kényane.
D'après le porte-parole de la présidence kényane, William Ruto mettra l'accent sur les jeunes talents kényans pour attirer les investisseurs américains. Selon une étude publiée par Google et Accenture en 2021, le Kenya recensait déjà 8% des développeurs informatiques africains. Des géants comme Microsoft, Google et Amazon s'y sont déjà implantées. Mais il ne faut pas s'y tromper, décrypte un entrepreneur français installé à Nairobi, ces multinationales viennent chercher des codeurs pas chers.
À en lire le magazine Business Daily, un développeur junior peut gagner jusqu'à 300 000 shillings par mois en travaillant pour ces grands groupes, soit 2500 euros. Bien moins qu'aux États-Unis, mais cela reste six fois supérieur au salaire moyen des trois-quarts des travailleurs kényans.
Les start-up locales se plaignent quant à elles de voir leurs talents siphonnés par les majors américaines qui offrent des salaires sur lesquelles elles ne peuvent s'aligner. Dans ces conditions, il est impossible selon elles de développer un véritable écosystème local de nouvelles technologies.