Congo-Kinshasa: Justice - Les kidnappeurs dernièrement condamnés transférés à la prison militaire de Ndolo

Les ravisseurs ont quitté la prison centrale de Makala après la publication d'une vidéo dans laquelle il est fait état du pillage de leurs chambres et les attaques contre leurs personnes perpétrés par des inconnus.

Dans un communiqué du 13 septembre, la Fondation Bill-Clinton pour la paix (FBCP) a indiqué que les kidnappeurs, auteurs de la vidéo partagée depuis le 9 septembre sur les réseaux sociaux à partir du pavillon 8 de la prison centrale de Makala, ont été transférés, le 10 septembre, à la prison militaire de Ndolo. « Ils sont au nombre de trente et une personnes, y compris les neuf autres en provenance de Lubumbashi », a souligné cette ONG de défense des droits de l'homme. Et de noter que les quatre femmes qui faisaient partie de ce groupe condamné il y a près de deux mois sont restées à la prison centrale de Makala.

La FBCP a également profité de cette occasion pour rassurer l'opinion que la prison centrale de Makala n'a enregistré, jusqu'à ce jour, aucune évasion des personnes condamnées dans le dossier de kidnapping perpétré à Kinshasa. Citant les informations à sa possession, cette association a également noté que les prisonniers dangereux condamnés à la peine de mort sont détenus au pavillon 8 B. Ils seraient, selon cette ONG, sous surveillance des services de sécurité civile et militaire. « Toutes les visites sont interdites sauf les familles avec des consignes très strictes de fouiller tous leurs visiteurs et décliner leurs identités », a souligné la FBCP.

%

Une fouille dans les chambres des kidnappeurs incarcérés

La FBCP a aussi renseigné que les autorités des services pénitentiaires ont été informées de la détention, par les kidnappeurs incarcérés, des appareils de communication mobile dont les téléphones. C'est donc, à en croire cette ONG, la motivation de la fouille qui avait été opérée dans leurs chambres respectives. « Elles ont récupéré un appareil téléphonique mais ces kidnappeurs incarcérés ont réussi à cacher un autre appareil qui avait servi à faire cette vidéo devenu virale sur le Net », a indiqué la FBCP, qui a souligné qu'aucun membre de cette bande des malfrats n'est décédé en prison.

Des bruits visant à attirer l'attention des autorités

Citant certains prisonniers et détenus préventifs contactés au pavillon 8 de la prison centrale de Makala, la FBCP note que sa délégation a appris que cette vidéo partagée dans les réseaux sociaux avait comme objectif d'attirer l'attention des autorités judiciaires et l'opinion internationale afin qu'un autre procès soit ouvert pour la bande « KabaKaba » et autre « Big Boy ». « Ils ont même cité le nom de l'ancien commandant de la police provinciale de Kinshasa, le général Sylvano Kasongo, comme le principal instigateur de l'affaire du kidnapping », a relevé cette association de défense des droits de l'homme.

Et l'ONG affirme avoir approché un des collaborateurs du général cité, qui, démentant ces allégations, a rappelé que ce sont les services de l'ancien commandant de la police de la capitale qui avaient mis la main sur cette bande de malfaiteurs. « S'il était en complicité avec ces criminels, il les aurait protégés. Ce sont des criminels, ils doivent subir la rigueur de la loi pour les crimes commis contre la population congolaise », aurait indiqué un proche du général Kasongo dont la FBCP a tait le nom.

Craignant que cet épisode pousse les autorités à intensifier l'interdiction du téléphone à la prison centrale de Makala, la FBCP note que les téléphones, bien qu'interdits, aident les prisonniers et d'autres détenus préventifs pour leur survie quotidienne parce qu'ils leur permettent d'atteindre leurs familles et de poser les problèmes à résoudre par ces dernières, « étant donné que l'Etat congolais ne dispose pas des moyens matériels, financiers, sanitaires, etc. pour la prise en charge de ces prisonniers et détenus préventifs ».

AllAfrica publie environ 600 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.