Congo-Kinshasa: Infrastructures - Caroline Pindi Norah pour la démystification du secteur de l'architecture

Dans un mouvement général de mise en lumière des discriminations envers les femmes, particulièrement en milieu professionnel, Mme Caroline Pindi Norah incarne ce côté téméraire de la femme battante, déterminée à transcender les à priori liés à sa condition féminine.

La diversité des activités qu'elle exerce, les unes aussi importantes que les autres, tiennent de sa volonté de rupture avec les clichés réducteurs dont souffre généralement la femme africaine. Entrepreneure, femme-leader, ambassadrice de la Jeune chambre internationale (JCI), créatrice de la bande dessinée et des films d'animation, Caroline Pindi Norah est, comme qui dirait, dans tout ou presque. Nonobstant les multiples casquettes qu'elle arbore, elle sait néanmoins trouver l'équilibre nécessaire entre sa vie de famille et ses occupations professionnelles.

À la tête de l'ASBL "Mille et un espoirs" qui prône les droits des femmes en République démocratique du Congo, elle milite pour une prise en charge efficiente des femmes victimes de violence, pour un système d'éducation orienté vers la répartition égalitaire des tâches et du travail, mais aussi, pour une représentation féminine de qualité dans les institutions républicaines.

Ce combat pour les droits des femmes, Caroline Pindi Norah le mène, en amont, dans les écoles afin de sensibiliser les jeunes filles à leur potentiel tout en mettant à l'avant-plan sa riche carrière d'architecte comme facteur motivant. Elle veut qu'on apprenne aux filles la vie du risque dès leur bas âge plutôt que de les préparer à la maternité, ou mieux au mariage précoce. Il faut, selon elle, cesser de croire que l'architecture est le seul apanage des hommes.

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Caroline Pindi Norah sait que son discours peut susciter des vocations, sachant qu'elle cristallise, à elle seule, les aspirations et les questionnements d'une génération de jeunes filles. "Notre objectif est d'élargir le nombre des femmes architectes en RDC. Il faut qu'on vulgarise, qu'on démystifie ce secteur pour les femmes", a-t-elle avoué, sans détours.

Architecte inventive et avant-gardiste, 'elle a su tisser sa toile dans un univers réputé masculin en misant uniquement sur sa compétence. On comprend pourquoi elle n'aime pas que son statut de femme au foyer fasse ombrage à sa fonction d'architecte. Son grand mérite, c'est d'avoir réussi à briser les clichés et autres préjugés qui stéréotypent le rendement de la gent féminine et freinent son désir d'évoluer et de créer de la valeur ajoutée.

Dans la filière de grands équipements, elle a imposé sa marque et concurrence à ses collègues masculins dans l'octroi des marchés. Pour faire passer ses idées-forces notamment sur l'égalité des sexes et l'autonomisation de la femme, elle sollicite le suffrage de ses électeurs pour mieux les défendre à la chambre basse du Parlement via l'adoption des textes de lois appropriées. Bien que portée par un parti politique, elle entend exercer ses prérogatives parlementaires en toute liberté et conscience patriotique, sans interférences, ni manipulation.

À tout prendre, la place grandissante qu'occupe désormais cette dame dans le paysage architectural congolais devrait inspirer, forcer et commander le respect au regard de son parcours exceptionnel. Qui dit mieux ?

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