L'ex-chef du parti présidentiel congolais, Jean-Marc Kabund, poursuivi notamment pour « outrage au chef de l'État », a été condamné ce 13 septembre 2023 à 7 ans de prison. Le porte-parole de sa formation, Alliance pour le changement, dénonce « de l'acharnement politique ». Ghislain Mwanji estime que Kabund « représente une candidature dangereuse à la présidentielle 2023 ».
En République démocratique du Congo (RDC), le parti de Jean-Marc Kabund est en colère après sa condamnation à 7 ans de prison.
Le président du parti Alliance pour le changement a été condamné ce 13 septembre 2023 entre autres pour outrage au chef de l'État et aux institutions de la République.
L'ex-homme fort du parti présidentiel avait qualifié Félix Tshisekedi de « danger » au sommet de l'État, lors d'une conférence de presse il y a un an.
Le procureur avait requis 3 ans de prison. Pour Ghislain Mwanji, porte-parole de la formation de Jean-Marc Kabund, il s'agit d'une peine inappropriée et disproportionnée en vue d'écarter l'intéressé de l'élection présidentielle prévue le 20 décembre 2023.
« Il fait peur au régime Tshisekedi »
« C'est de l'acharnement politique, lance Ghislain Mwanji au micro d'Alexandra Brangeon. Le régime Tshisekedi ne veut pas de la formation politique de Jean-Marc Kabund aux élections. Il fait peur au régime Tshisekedi. Vous avez certainement suivi le discours de son point de presse de 18 juillet 2022 là où il a étrillé toutes les failles de la gouvernance Tshisekedi, là où il a démontré les malversations durant son quinquennat et là où il a étayé les abus de pouvoir ».
Il poursuit : « Vous pouvez l'observer aujourd'hui : la liberté d'expression est restreinte, la liberté de la presse, plusieurs arrestations de journalistes. Vous avez vu le carnage de Goma [une manifestation contre la mission de l'ONU dans le pays, violemment réprimée, NDLR], vous avez vu le cas Chérubin Okende [ancien ministre assassiné en 2023, NDLR] et plusieurs cas de malversations financières au travers plusieurs procès fictifs qui se terminent par des acquittements grotesques. »
Ghislain Mwanji conclut : « L'honorable Kabund étant une personnalité politique crédible et qui connait les failles, il représente une candidature dangereuse à la présidentielle 2023. »
À noter que le verdict de la Cour de cassation est sans appel : Jean-Marc Kabund reste donc incarcéré à la prison centrale de Makala. Son parti a annoncé la tenue prochaine de manifestations pour protester contre ce verdict.