Six jours après le séisme, si l'aide nationale et internationale apportée aux sinistrés est très importante, l'activité est à l'arrêt, le secteur du tourisme totalement perturbé et les poumons économiques de cette région asphyxiés, notamment la grande ville d'Amizmiz, point de passage obligé pour accéder aux montagnes.
Longue queue de deux roues devant l'unique station-service, alignement de boutiques fermées. Dans cette ville qui semble éteinte, Ahmed Alif, 48 ans, est l'un des seuls à ouvrir son épicerie alors qu'elle menace de tomber. « Je suis obligé de me réveiller à 6h du matin et à fermer à 4h50. Je fais de mon mieux pour aider les gens. »
Devant ce commerce, les clients ne s'attardent pas. Peur de rentrer dans les commerces ou impossibilité de les ouvrir, explique Hassan Hachim venu de France prêter main forte à sa famille.
« Déjà, les portes s'ouvrent pas car comme la terre a bougé, les portes sont écrasées. Il n'y a pas de sécurité, il n'y a rien. » Un tracteur amène une citerne d'eau. Pour pallier les coupures ? « Non, répond Hassan Hachim, c'est parce que les gens ont peur d'aller dans leurs maisons. »
Derrière son comptoir, Ahmed n'arrête pas et espère que le séisme sera le déclencheur du développement promis depuis des années par les autorités. « On a toujours attendu le changement, mais il n'y a pas de changement. Aujourd'hui, après le séisme, on espère que ça va changer. »