Le mot « décentralisation » est aujourd'hui au centre de tous les discours des prétendants à la magistrature suprême et il revient comme un leitmotiv lors de leur précampagne. Le thème est devenu porteur car il s'agit du talon d'Achille des régimes successifs. L'Etat a toujours eu tendance à concentrer entre ses mains tous les pouvoirs de décisions, ne laissant aucune autonomie financière aux collectivités. Le résultat est ce frein au développement des différentes régions de la Grande île. Néanmoins, il ne suffit pas d'en parler devant une population convaincue de sa nécessité, il faut le faire à bon escient.
La décentralisation, un thème à développer en connaissance de cause
Le marasme dans lequel se trouve le pays a amené les Malgaches à essayer d'en trouver les causes. Ces dernières années, la mauvaise gouvernance à été pointée du doigt et dans son sillage, ont été citées les différentes pratiques qu'elle a générées.
Citons, entre autres, la corruption et le centralisme excessif. On a utilisé les termes de « collectivités décentralisées » et on les a vidées de leur sens. Ces dernières n'ont jamais pu se développer comme elles l'auraient voulu à cause de la tutelle pesante du pouvoir central. Les promesses faites par le régime qui avait dit qu'aucun district ne serait oublié n'ont pas été tenues et dans ce contexte, aucun véritable développement n'a eu lieu. Les initiatives locales n'ont jamais été encouragées.
Le manque d'infrastructures routières est devenu flagrant. Aujourd'hui, les populations sont convaincues de la nécessité d'une décentralisation effective. C'est ce thème que les candidats à cette élection présidentielle mettent en avant. Certains en font un slogan, mais il est nécessaire d'en parler en connaissance de cause. Les discours qu'ils prononcent devant des foules de partisans peuvent déchaîner leur enthousiasme, mais il faut qu'ils soient bien charpentés.