Une prise de position qui risquerait de remettre en cause la crédibilité de l'Eglise. La déclaration faite hier par le Andrimaso FFKM, la branche en charge des observations électorales au sein du Conseil oecuménique des Eglises chrétiennes de Madagascar, a fait l'effet d'une bombe au sein du microcosme politique.
Une déclaration purement politique à travers laquelle le FFKM ne mâche pas ses mots pour accuser la Haute Cour Constitutionnelle de « violation de la Constitution » et dénonce « le transfert illégal des pouvoirs du Chef d'Etat par intérim au gouvernement ». Par ailleurs, le Andrimaso FFKM conteste aussi la validation de la candidature de l'ex-président Andry Rajoelina par la HCC.
Cette prise de position flagrante au profit des candidats de l'opposition, de la part du FFKM censé être des Raiamandreny, risquerait de provoquer la division et troubler le processus électoral. D'après nos informations, cette déclaration n'a pas fait l'unanimité au sein des quatre églises membres du FFKM. En quelque sorte, il s'agirait d'une décision unilatérale. Maître Bakoly Rakotomalala, Présidente du Andrimaso FFKM et signataire de la déclaration, n'est autre que l'avocate du candidat Marc Ravalomanana et de son entreprise, le Tiako i Madagasikara.
Elle est fidèle de l'Eglise Protestante Réformée (FJKM) qui assure actuellement la Présidence tournante du FFKM. La question est donc de savoir si le FLM, l'EEM et l'ECAR ont donné leur bénédiction à cette déclaration.
Grave accusation. Hier en début de soirée, la Haute Cour Constitutionnelle a réagi à cette grave accusation émanant du Andrimaso FFKM. Lors d'un point de presse qui s'est tenu à Ambohidahy, le président de la HCC, Florent Rakotoarisoa a lancé une mise en garde contre toute velléité à décrédibiliser les juges constitutionnels. Et lui de réitérer que la décision de la HCC de confier la gestion de l'intérim au gouvernement collégial est conforme à la Constitution.