Les déclarations pleuvent de partout pour condamner et critiquer les récentes décisions prises par la Haute Cour Constitutionnelle (HCC) concernant l'élection présidentielle. La Haute Cour a répliqué, hier, dans l'après-midi, lors d'une conférence de presse à Ambohidahy, par le biais de Florent Rakotoarisoa, président de cette institution et de deux autres collaborateurs. Le président de la Cour a, pour ainsi dire, fait un tour de table des critiques qui, ces derniers jours, ne cessent de prendre de l'ampleur.
Concernant la polémique sur le « coup d'État institutionnel » déclamé par les dix candidats à l'élection présidentielle, Florent Rakotoarisoa réfute son existence vu qu'il n'y a pas eu de prise de pouvoir par la force. Mais c'est l'article 52 de la Constitution qui a été utilisé au lieu de l'article 46, car Herimanana Razafimahefa, président du Sénat, n'est pas candidat à la présidentielle, mais il a tout simplement renoncé au pouvoir. Sur la nationalité du président sortant Andry Rajoelina, la HCC botte en touche en disant que ce dernier a complété les quinze pièces exigées par la loi.
Il y avait bel et bien un certificat de nationalité délivré par le tribunal de première instance et ce n'est pas à la Cour de statuer sur l'authenticité ou la légalité de cet acte, mais au TPI. « On ne pouvait pas renvoyer le certificat au TPI alors qu'il vient d'arriver et qu'il est conforme aux exigences de la loi », explique Florent Rakotoarisoa dans son bureau à Ambohidahy. « Ils ont demandé qu'on fasse comme la Ceni, qu'on donne des informations sur les détails et qu'on organise cette rencontre.
Pourtant, ils déclarent qu'ils ne vont pas venir. L'évènement va quand même avoir lieu. » Ce sont les mots du président de la HCC sur le fait que dix des treize candidats ont déclaré qu'ils ne seront pas présents à la réunion organisée par la Haute Cour malgré l'invitation.
Le programme concocté par cette institution pourrait, pourtant, intéressé les candidats puisqu'il sera question des détails sur la loi électorale et, surtout, des procédures de requêtes en cas de soupçon d'infraction électorale.
Sur le fait que le président du sénat devrait démissionner de son poste, Florent Rakotoarisoa se défend en disant que ce n'est pas du ressort de la HCC mais que cela relève des affaires internes de la Chambre haute.
Le président de la HCC déclare aussi qu'il est ouvert à toute discussion avec le Conseil oecuménique des églises chrétiennes (FFKM). « Il ne faut pas nous forcer à sortir de la Constitution, on est prêt à discuter, mais dans le cadre de la loi », insiste-t-il.