Le Cameroun reprend le processus de rachat des actions d'Actis au sein de l'entreprise Eneo, chargée de la distribution d'électricité. Le 5 septembre dernier, le ministre d'État, secrétaire général de la présidence de la République, Ferdinand Ngoh Ngoh, a adressé une correspondance au Premier ministre pour mettre en place un comité interministériel chargé de suivre le processus de rachat. Ce comité sera présidé par le ministre des Finances et comprendra des représentants de diverses entités gouvernementales. Le président de la République a insisté sur l'importance de ce dossier, qui devra faire l'objet de comptes-rendus réguliers.
Ce mouvement intervient alors que le Cameroun cherche à moderniser son service public de l'électricité pour atteindre les objectifs de la Stratégie nationale de développement 2020-2030, notamment en augmentant la production d'électricité à 5000 mégawatts d'ici 2030. Le gouvernement a élaboré un Plan national de redressement du secteur de l'électricité (Prsec) 2023-2030, qui nécessite des investissements importants. Le gouvernement travaille avec la Banque mondiale pour obtenir un financement partiel de 180 milliards de Fcfa, tandis qu'Eneo doit trouver 210 milliards de Fcfa supplémentaires. Le personnel d'Eneo, qui détient 5% des parts, souhaite également que ses intérêts soient pris en compte dans ce processus.
La relance du processus de nationalisation d'Eneo témoigne des défis auxquels est confronté le Cameroun dans le secteur de l'électricité, ainsi que de l'importance stratégique de l'énergie pour le développement du pays. Les négociations entre l'État camerounais et Actis, l'actionnaire stratégique d'Eneo, avaient connu des difficultés, mais cette nouvelle initiative pourrait ouvrir la voie à un changement significatif dans le secteur de l'électricité au Cameroun.