Afrique: Les immortelles chansons d'Afrique - « Ba pasi ya mokili » de Charles Tchicou

Auteur-compositeur, chanteur, poète et écrivain, Charles Tchicou a apporté sa touche dans la musique congolaise moderne. « Ba pasi ya mokili », son oeuvre enregistrée, mixée et publiée en 1984, à l'Industrie africaine du disque, sous la référence IAD/0010 a été bien accueillie.

Par ba pasi ya mokili, il faut comprendre « les souffrances de la vie ». Ici, Charles Tchicou, en véritable sociologue, dépeint quatre tableaux. Le premier concerne la vie d'une femme mariée depuis cinq ans qui n'arrive pas à concevoir. Son mari passe son temps à faire des enfants dehors pour les ramener dans le foyer. Le deuxième se rapporte à la vie d'un jeune homme de trente ans qui après avoir trouvé un emploi finit par être révoqué. Le troisième est lié à la vie d'une ravissante femme qui a du mal à être épousée. Elle souhaitera même se donner en bonus. Le quatrième décrit la misère d'un commerçant qui, malgré son argent, a des problèmes de santé.

En dépit des traitements prescrits, des meilleurs médecins en Europe, sa santé continue à se détériorer. L'auteur pose la question de savoir quelle est la souffrance qui surpasse toutes les autres ? « Pasi ya nani e leki ya moninga ? » Avant d'apporter ce conseil : « To zalaka na nguya mpe bwana ya ko ndima bo moyi na biso », ce qui signifie : « ayant la force et la sagesse d'accepter le sort qui nous est réservé pendant notre existence ». Cette mélopée se termine par un rythme zouk aux sonorités irrésistibles marquant ainsi la conclusion : « Mokili pasi na pasi e bongi to salisana », « le monde n'est ponctué que de souffrances, il sera judicieux de s'entraider ».

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Ici, le piano, le synthétiseur, la guitare basse et l'arrangement sont assurés par Freddy Kebano. La batterie, les congas, les bongos, la calebasse sont exécutés par Rikky Siméon. La guitare solo, la rythmique et la basse sont réalisées par Djeff Louna. Le saxo ténor est produit par Bruno Houla. La deuxième trompette et le deuxième trombone sont effectués par Bony. La première trompette et le premier trombone sont accomplis par Samuel Malonga, dit Sammy Trompette.

Décédé le 12 juillet 2022, Charles Tchicou naquit il y a de cela 75 ans. De son parcours riche et élogieux, on retiendra trois albums : « Pembey Sheiro l'émeraude du Congo » en 1982, « Ba pasi ya mokili » en 1984 et « Maria ma chérie» en 1986. Il a été élevé au grade des officiers dans l'ordre du Mérite congolais en 2015. Il a été premier commissaire du Festival panafricain de musique. Dans une interview, il affirma que c'est de lui qu'est venu le nom du « Fespam » dont il fut le premier commissaire.

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