Dans son rapport rendu public jeudi 14 septembre, l'ONG internationale Médecins sans frontières (MSF) parle d'au moins 1500 femmes violées, durant le seul mois de juillet dernier dans six sites où interviennent ses équipes.
Cette ONG humanitaire se dit préoccupée par le nombre de plus en plus élevé de cas des violences sexuelles dans les sites des déplacés dans le territoire de Nyiragongo et dans l'ouest de la ville de Goma.
MSF appelle à une mobilisation de tous contre ce fléau.
Chaque jour, au moins 70 femmes victimes d'agressions sexuelles se présentent dans les structures mobiles mises en place par MSF dans les sites de Lushagala, Bulengo, Elohim, Shabindu, Rusayo et Kanyaruchinya, indique ce rapport.
Le chef de mission de MSF à Goma, Rasmane Kabore, parle d'une situation inacceptable.
Il appelle à une mobilisation pour la protection surtout des femmes déplacées :
« Les violences sexuelles deviennent compliquées, avec beaucoup plus d'agressivité. Et quand on interviewe les femmes, elles sont dues en dehors des camps quand elles rendent en brousse pour chercher du bois, soit pour la cuisson, soit pour revendre, car la fourniture de nourriture n'est pas suffisante. Et aussi par ce qu'il n'y a pas la protection dans ces camps ».
Selon lui, les autres organisations humanitaires ainsi que le Gouvernement devraient doubler d'efforts pour améliorer durablement les conditions de ces personnes, qui vivent dans des situations inacceptables.
Depuis plusieurs mois, les déplacés autour de Goma reçoivent de moins en moins de l'assistance en vivres et produits non-alimentaires.
Du coup, ils sont obligés de chercher le moyen de survie dans des conditions très risquées. La conséquence de cette situation est l'exacerbation de leur vulnérabilité.
Les sources humanitaires dans le site de Kanyarucinya indiquent que la préparation de la distribution des 180 tonnes de vivres et de produits non-alimentaires, sont déjà acheminés à Goma, dans le cadre du deuxième pont aérien de l'Union européenne, est toujours en cours.