L'inspection d'académie de Diourbel a abrité, hier, la cérémonie de clôture de la 48e édition de la Semaine nationale de l'alphabétisation (08 au 14 septembre 2023) dont le thème portait sur « Alphabétisation et construction des sociétés plus inclusives, pacifiques, justes et durables ». Une aubaine pour les autorités étatiques de décliner les ambitions et perspectives du Gouvernement pour la promotion des langues nationales.
DIOURBEL- L'État veut atteindre la généralisation de l'apprentissage des langues locales au cycle primaire d'ici à cinq ans. L'annonce a été faite, hier, à Diourbel, par le Ministre de l'Éducation nationale, Cheikh Oumar Anne. Il présidait la journée de clôture de la 48e Semaine nationale de l'alphabétisation. Selon le Dr Anne, le Gouvernement a pris l'option de procéder à la généralisation de l'alphabétisation dans les langues locales afin de permettre aux enfants de commencer leurs études par leur langue maternelle respective. « L'expérience a démontré que tous les grands pays se sont développés grâce à leurs langues locales. Le Sénégal a fait des efforts allant dans ce sens. L'État accorde une place prépondérante à l'alphabétisation. Le président de la République a donné des orientations pour qu'on prenne tous les moyens nécessaires permettant de développer l'alphabétisation. Nous espérons réussir ce pari dans les cinq prochaines années », a dit le Ministre.
Cheikh Oumar Anne a également relevé que l'atteinte de ce résultat n'est pas aisée. Pour lui, avant d'y arriver, il leur faut beaucoup d'investissements supplémentaires comme la construction de salles de classe, la formation des enseignants et l'implication des parents d'élèves. Il a invité les acteurs de l'enseignement à revoir le programme de l'école sénégalaise. Selon lui, le contexte actuel, marqué par des inondations, des changements climatiques et des tremblements de terre, impose un changement de paradigme.
Aliou Tine, adjoint au Maire de la commune de Diourbel, a déploré la persistance de l'analphabétisation au niveau national malgré « les gros efforts fournis par l'État dans l'élargissement de la carte scolaire». Pour M. Tine, ces investissements ont favorisé un fort taux brut de scolarisation. Il a rappelé au Ministre de l'Éducation nationale que la région de Diourbel, dans sa globalité, souhaiterait avoir beaucoup plus de classes d'alphabétisation pour assurer la promotion des langues locales.
Le représentant du maire de Diourbel n'a pas manqué de saluer la contribution des femmes au développement de leur localité bien que certaines d'entre elles ne soient pas alphabétisées. « Les femmes parviennent à subvenir de façon conséquente à l'équilibre des familles par l'entremise d'activités génératrices de revenus pour lesquelles elles ont besoin d'être alphabétisées pour gagner en autonomie de gestion », a-t-il fait remarquer.