En Guinée, vendredi 15 septembre, avait lieu, devant la Cour suprême, la plus haute juridiction du pays, un sit-in organisé par l'Association des magistrats de Guinée (AMG). Au premier rang des revendications de l'AMG, il y a le rétablissement, dans leurs fonctions, du juge et du substitut du procureur du tribunal de première instance de Labé.
Avec notre correspondant à Conakry.
Les deux magistrats ont été suspendus par le ministre de la Justice, le 16 août dernier. Les magistrats ont alors lancé une grève. Désormais, ils menacent de perturber la rentrée judiciaire prévue au mois d'octobre.
Devant la Cour suprême, vendredi, une cinquantaine de robes noires scandent des slogans...
Des magistrats venus parfois de loin, comme Mohamed Bachir Kaba : « Je viens de Macenta, à environ 800 kilomètres de Conakry. Vous voyez combien de fois la détermination est encore là ! ».
Mobilisation
La mobilisation est au rendez-vous, de quoi satisfaireThéophile Kouadio, porte-parole de l'Association des magistrats de Guinée : « Des gens sont venus d'un peu partout. La grande majorité en a marre de certaines attitudes du garde des Sceaux et a décidé de le dénoncer, à travers ce sit-in ».
Les magistrats espèrent prendre l'avantage dans le bras de fer qui les oppose, depuis un mois, au ministre de la Justice.
« Le ministre de la Justice, c'est lui qui dispose de la solution. Il lui appartient de revenir sur ses décisions pour le bon fonctionnement de la justice. Nous avons besoin de garanties, nous avons besoin de sérénité, nous avons besoin du respect de la loi », souligne Mamadou Saliou Diallo, vice-président du tribunal du travail de Conakry.
Menace sur la rentrée judiciaire
La grève des magistrats menace aujourd'hui la rentrée judiciaire, prévue dans deux semaines, mais Mamadou Saliou Diallo assume : « Le justice est paralysée, mais il le faut lorsqu'il s'agit de défendre des valeurs aussi importantes que l'indépendance de la justice ».
Vendredi, les magistrats ont remis au secrétaire général de la Cour suprême une liste de 12 revendications : « Un : la levée de la suspension des collègues... »
Injoignable, le ministère de la Justice n'a pas réagi après ce sit-in des magistrats.