En République démocratique du Congo (RDC), Stanis Bujakera - correspondant de Jeune Afrique et directeur de publication adjoint du site Actualités.cd - reste en détention. Sa demande de remise en liberté provisoire a été rejetée.
Arrêté le 8 septembre, à Kinshasa, Stanis Bujakera avait été transféré, jeudi 14 septembre, dans la prison de Makala, malgré les nombreux appels à sa libération. Il est accusé d'avoir diffusé un faux document pour un article de Jeune Afrique qui mettait en cause les renseignements militaires dans l'assassinat de l'ancien ministre et opposant, Cherubin Okende.
Joint par RFI, Sadibou Marong, directeur du bureau Afrique de Reporters sans frontières (RSF), dénonce un climat hostile aux journalistes dans le pays.
« Détention arbitraire »
« Nous estimons que les multiples rejets des demandes de liberté provisoire des avocats de Stanis Bujakera en République démocratique du Congo révèlent à quel point les autorités congolaises sont en train d'intensifier les pressions sur les journalistes et les médias à l'approche des élections.
Nous sommes dans le cas d'une détention arbitraire qui illustre la fragilité du libre exercice du journalisme dans ce pays et cette détention porte aussi les apparences d'un signal fort que les autorités veulent probablement envoyer à tous les autres journalistes du pays comme pour leur dire : aujourd'hui c'est Stanis, mais demain cela pourra être l'un d'entre vous. Et il faut une mobilisation pour leur dire non. Et nous estimons que les autorités congolaises ont le devoir de défendre les droits des journalistes à faire leur travail, même si ces autorités elles-mêmes ne sont pas d'accord avec tout ou une partie de ce qui est dit ou écrit par les journalistes ».