Congo-Brazzaville: Disparition - Benjamin Bounkoulou repose pour l'éternité au cimetière du centre-ville

Décédé le 23 août à Paris, en France, à l'âge de 81 ans, le vice-président du Conseil économique, social et environnemental (CESE) et ancien ministre des Affaires étrangères, Benjamin Bounkoulou, a été inhumé à Brazzaville le 15 septembre au cimetière du centre-ville, en présence du chef de l'Etat, Denis Sassou N'Guesso.

L'ancien élève de Mbounda a reçu un hommage digne de son rang au Palais des congrès de Brazzaville, où des corps constitués nationaux étaient réunis sous la houlette du président de la République. Après s'être incliné devant la mémoire de l'illustre disparu, Denis Sassou N'Guesso a signé le livre de condoléances, avant de visiter l'exposition-photo ouverte pour la circonstance en mémoire de Benjamin Bounkoulou. « Condisciple à Mbounda, quatre années durant, logés parfois dans les mêmes chambrées, nous avons cheminé avec Benjamin Bounkoulou au rythme d'une vie de jeunesse portée par la soif de connaissances pour aller à la rencontre du monde. Il était le plus rigoureux, le plus studieux à coût d'efforts soutenus, toujours dans ses cahiers et livres.

Sans jamais concéder le moindre espace à la distraction, au loisir ou au sport, Benjamin Bounkoulou s'est bâti une grande rigueur qui l'a élevé dans le cercle restreint des meilleurs et plus tard dans celui des dirigeants politiques pétris dans le moule de l'abnégation et du dévouement. Repose en paix », a écrit le chef de l'Etat, dans des propos relayés à la presse par son directeur de cabinet, Florent Ntsiba.

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Ancien secrétaire général du Conseil économique, social et environnemental, Martin Bissila, a, dans son éloge funèbre, retracé le parcours de Benjamin Bounkoulou, notamment l'empreinte qu'il a apportée au CESE, dont il était la deuxième personnalité. « Le CESE en général et son bureau en particulier auraient tant souhaité bénéficier encore de son expérience, malheureusement depuis deux ans et pour des raisons de santé ; il n'était plus présent physiquement au CESE. Cependant, le contact n'a jamais été rompu entre lui et l'institution. Dans la mesure du possible, et sans empiéter sur sa santé, il a toujours apporté ses contributions et ses suggestions aux initiatives de l'institution qui lui étaient soumises », a-t-il souligné.

Né le 25 septembre 1942 à Kinkengue, dans le district de Boko-Songho, département de la Bouenza, Benjamin Bounkoulou était président fondateur de l'Union pour la République (UR). Diplomate chevronné, il fut ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, chargé de la Francophonie de 1992 à 1995 et ministre de la Privatisation, chargé de l'inspection générale d'Etat en 1997.

Elevé à la dignité d'ambassadeur du Congo en 1992, Benjamin Bounkoulou fut de 1987 à 1990 ambassadeur de la République populaire du Congo aux Etats-Unis d'Amérique et au Canada ; de 1983 à 1987, ambassadeur du Congo près la République d'Ethiopie socialiste à Addis-Abeba, au Yemen démocratique et à Djibouti, auprès de l'OUA et de la commission économique des Nations unies pour l'Afrique. Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la République populaire du Congo en Algérie, en Libye, en Mauritanie, en Egypte et en Tunisie de 1979 à 1983, il a occupé aussi les fonctions d'ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire du Congo en Angola et doyen du corps diplomatique de 1976 à 1979 ; d'ambassadeur itinérant et conseiller diplomatique du président de la République de 1975 à 1976.

Directeur général de la Société congolaise des transports maritimes (Socotram) de 1991 à 1992, Benjamin Bounkoulou fut également un homme politique. Créateur de l'UR en 1995, il fut deuxième vice-président du Conseil national de transition (Parlement de transition) 1998-2002 ; premier vice-président du Sénat (2002-2011) ; député à l'Assemblée nationale (2012-2017). « Il représentait un tout pour les diplomates de sa génération. Une personnalité au verbe mesuré ; un haut fonctionnaire à la plume raffinée ; un homme calme, courtois et serein en toute circonstance. Tous les diplomates reconnaissent en lui un homme généreux. Il réunissait toutes les qualités d'un homme qui avait pour missions, entre autres, d'avoir des contacts avec d'autres personnalités à l'extérieur du pays », a reconnu Raphaël, son ancien collaborateur.

Peu avant les hommages officiels, les membres de la majorité présidentielle ont salué la mémoire de Benjamin Bounkoulou au siège de l'UR, en présence du secrétaire général du Parti congolais du travail (PCT), Pierre Moussa. Le porte-parole de l'UR, Louvouezo, a rappelé que l'illustre disparu fut un dirigeant politique émérite, car sa carrière à la tête de l'UR et au sein de ce groupement politique aura été non seulement féconde, mais aussi et surtout marquée par des repères inoubliables.

« Il a fondé un instrument de combat politique à qui il a insufflé un esprit d'endurance, de patience et de persévérance face à l'adversité avec comme conséquence le départ de nombreux cadres vers d'autres partis politiques. Il a fait de l'UR un parti politique qui taille son chemin sur le roc, un parti politique comparable à un roseau qui plie mais ne rompt pas. Oui, l'UR de Benjamin Bounkoulou, ce parti de la majorité présidentielle, a cru et croit toujours que c'est dans la démocratie et la justice que nous allons poursuivre l'oeuvre de construction de notre beau pays sur le leadership de son excellence monsieur Denis Sassou N'Guesso, président de la République, son ami de longue date et compagnon de Mbounda », a-t-il souligné.

Président par intérim de la majorité présidentielle, Pierre Moussa a eu des mots justes pour rendre hommage à Benjamin Bounkoulou : « C'est la marche du temps, on ne peut pas l'arrêter. Et la mort, pour ainsi dire, fait peut-être partie de la vie. Quand il y a la mort, il y a la tristesse, le chagrin, mais c'est la vie qui continue d'une autre façon. En tout cas, nous sommes très malheureux, très tristes de devoir nous séparer de tous ces compagnons de route. Vous avez entendu sa biographie, c'était un grand homme d'Etat ; un grand homme politique de notre pays. Nous souhaitons que son âme repose en paix et c'est le chemin de tout le monde. »

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