Après une polémique née d'une directive administrative demandant à cesser toute collaboration avec le Niger, le Burkina Faso et le Mali, la France a assuré, le 15 septembre qu'elle continuera à accueillir des artistes du Sahel.
« Lorsqu'on dit qu'il n'y aura pas de visa ou qu'on annule tous les événements qui seraient faits en France avec tous les artistes venant du Burkina Faso, du Mali ou du Niger : c'est faux, ça ne se passera pas », a affirmé le président Emmanuel Macron, lors d'un déplacement à l'est de la France.
Il a ajouté que « la vocation de la France, c'est d'accueillir les artistes, les intellectuels, et de pouvoir justement les faire rayonner en toute liberté ».
Signalons que le Syndeac (Syndicat national des entreprises artistiques et culturelles) et ses homologues (l'Aac, l'Accn, l'A-CDCN, l'ACDN et l'ASN) ont publiquement protesté contre un message qu'ils assurent avoir reçu "en provenance des DRAC", les directions régionales de la culture, et "rédigé sur instruction du ministère de l'Europe et des Affaires étrangères".
« Ce message au ton comminatoire demande à nos adhérents de suspendre, jusqu'à nouvel ordre, toute coopération avec les pays suivants : Mali, Niger, Burkina Faso", ont précisé ces professionnels de la culture dans un communiqué commun.
Face aux multiples commentaires indignés, la ministre de la Culture, Rima Abdul Malak, a tenté d'éteindre la polémique, assurant qu'on « ne boycotte jamais des artistes, nulle part ». Elle a également indiqué qu'un message "clarifiant" cette directive allait être envoyé par ses services. "Il y a eu trop de confusion et, visiblement, de l'incompréhension suite à certains messages qui ont été passés", a-t-elle regretté.
Mettant en avant l'impossibilité de délivrer de nouveaux visas, la ministre a précisé qu'il n'était "pas question d'arrêter d'échanger avec les artistes". "Tous ceux qui ont déjà des visas et qui ont des tournées ou des spectacles prévus vont pouvoir venir comme prévu".
Rappelons que la France a interrompu, le 29 juillet et le 6 août, toutes ses actions d'aide au développement et d'appui budgétaire avec le Niger et le Burkina Faso. En novembre 2022, elle l'avait déjà fait pour le Mali.