Afrique: Le temps de la réforme

Dans le temps très particulier que nous vivons où les rapports de force internationaux se modifient en profondeur, rien n'est plus important pour l'Afrique que de s'organiser afin de mieux faire entendre sa voix dans la sphère mondiale qui reconnait enfin sa position stratégique. En témoigne la déclaration à l'Agence TASS du porte-parole du président de l'Afrique du Sud Cyril Ramaphosa, qui fera de la réforme du Conseil de sécurité des Nations unies le cœur de son intervention devant l'Assemblée générale. Et qui, par conséquent, entend faire de son pays le véritable moteur de ce changement historique.

Le but de l'opération qui se prépare, de façon discrète mais bien réelle, est d'obtenir, lors de cette assemble générale qui se tiendra à New York à partir de la semaine prochaine, que l'Afrique n'ait pas un mais plusieurs sièges permanents au sein du Conseil de sécurité. Et donc soit en mesure d'accroître fortement son influence sur la scène internationale que gèrent pour l'instant les Etats-Unis, la Chine, l'Inde, la Russie et la vieille Europe. Mais il ne suffira pas pour y parvenir que la plus haute autorité de l'Afrique du Sud se fasse le porte-voix du continent; il faudra que, d'une manière ou d'une autre, le continent démontre sa volonté de devenir l'un des acteurs principaux de la scène mondiale.

D'où l'idée aussi simple que complexe selon laquelle l'Union africaine va devoir changer de braquet, autrement dit se réorganiser afin de se rendre incontournable sur le plan diplomatique. Avec en bonne place de cette nouvelle stratégie planétaire le déplacement de son siège qui se trouve à Addis-Abeba, capitale de l'Ethiopie, depuis 1963 et que menacent aujourd'hui les fortes tensions ethniques, politiques et autres qui déstabilisent toute la région de la Corne de l'Afrique. Si cette question n'est abordée ni officiellement, ni publiquement, elle se situe bien au coeur du débat qui marquera les prochains mois à venir et qui, très probablement, se traduira par un déplacement géographique de ce lieu éminemment stratégique.

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Recentrer la capitale de l'Union africaine en la plaçant enfin au coeur du continent le plus peuplé de la Terre et dans la zone géographique où se joue une partie décisive à l'échelle planétaire pour la protection de la nature relève à la vérité du simple bon sens. Si elle n'est pas encore évoquée de façon claire par les Etats et les gouvernements concernés, elle est effectivement au coeur de la stratégie de leurs dirigeants et vise à faire de l'immense Bassin du Congo le lieu où viendront débattre non seulement les dirigeants africains mais aussi et surtout les gouvernants de la communauté mondiale. Observateurs attentifs de la scène mondiale, nous sommes bien placés pour dire, ou plutôt écrire que cette question se trouvera tôt ou tard au coeur des débats qui se dérouleront à New York à partir de la semaine prochaine.

Affaire à suivre donc avec la plus grande attention !

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