La Cour constitutionnelle a invalidé les candidatures à la députation nationale de Thomas Lubanga, président du parti politique UPC et Yves Kawa Panga Mandro, cadre du MLC, tous deux anciens seigneurs de guerre en Ituri et condamnés pour notamment crime de guerre.
Dans un arrêt rendu le 12 septembre, la Cour constitutionnelle a statué dans le cadre de l'examen du contentieux des candidatures.
La loi électorale congolaise déclare inéligibles à titre définitif, les personnes condamnées par une décision judiciaire irrévocable pour crimes de guerre, crimes contre l'humanité et génocide.
Thomas Lubanga, ancien détenu à la Cour pénale internationale avait été condamné par elle pour des crimes de guerre, de conscription et d'enrôlement d'enfants de moins de 15 ans dans sa milice. Il a été ensuite libéré le 15 mars 2020 après avoir purgé 14 ans d'emprisonnement.
Quant à Yves Kawa Panga Mandro, la cour militaire de la Province Orientale l'avait condamné le 13 août 2014 à Kisangani, à 9 ans de servitude pénale principale.
L'ancien chef milicien de l'Ituri, a été reconnu coupable notamment de coups et blessures volontaires, assassinat, participation à un mouvement insurrectionnel, détention d'armes de guerre, crime contre l'humanité et crime de guerre.
Pour les mêmes faits, Yves Kawa avait été condamné au premier degré, en 2006, à 20 ans de prison par le tribunal militaire garnison de l'Ituri.
Après avoir purgé sa peine, il a regagné l'Ituri après quelques temps passés en Ouganda.
Avant son adhésion au MLC le 17 mai dernier, il dirigeait la chefferie de Bahema Banywagi, une entité coutumière dont il est le dépositaire du pouvoir ancestral. En juin, Yves Kawa avait officiellement remis au gouverneur de la province de l'Ituri sa lettre de mise en disponibilité durant 7 ans de l'exercice du pouvoir coutumier de Bahema Banywagi pour embrasser la carrière politique.