Dakar — Les gouvernements sénégalais et gambien ont signé, samedi à Dakar, un accord assorti d'un protocole d'application dans le domaine des pêches et de l'aquaculture" aux fins d'améliorer les revenus tirés de l'activité et renforcer le partenariat bilatéral en matière de surveillance de pêche et d'aquaculture.
"Le nouvel accord et son protocole d'application dans le domaine des pêches et de l'aquaculture comportent des innovations permettant de rationaliser l'effort de pêche, d'améliorer les revenus tirés de l'activité et de renforcer le partenariat bilatéral en matière de surveillance de pêche, d'aquaculture, de valorisation des produits, de formation et de recherche halieutique", a expliqué le ministre sénégalais de la Pêche et de l'Economie maritime, Pape Sagna Mbaye.
Selon le ministre qui a paraphé l'accord avec son homologue de la Gambie, "il a fallu 45 jours (...) aux experts des deux pays pour arriver à ce protocole".
En vertu du présent protocole, souligne M. Mbaye, "les deux Etats ont convenu de s'allouer réciproquement, au niveau de la pêche artisanale, "200 licences d'embarcations motorisées ayant une puissance inférieure ou égale à 40 CV par an, 25 licences d'embarcations motorisées ayant une puissance comprise entre 41 et 60 CV par an".
"Vingt-cinq licences d'embarcations motorisées ayant une puissance supérieure à 60 CV" sont également concernées.
Pour la pêche industrielle, l'accord "1300 tonneaux de jauge brute (TJB) par an pour les chalutiers crevettiers, de 1300 TJB par an pour les chalutiers poissonniers et céphalopodiers côtiers".
Les deux pays vont également s'allouer réciproquement "1000 TJB par an pour les chalutiers poissonniers profonds, 500 TJB par an pour la pêche pélagique côtière et 15 navires par an pour la pêche thonière", poursuit le ministre sénégalais.
Pape Sagna Mbaye précise que "les redevances des licences pour les navires et embarcations pêchant dans le cadre du présent Protocole sont celles fixées pour les navires et embarcations nationaux de pêche de l'un ou de l'autre Etat".
Des Gambiens formés grâce à la coopération avec Dakar
Pape Sagna Mbaye souligne que "ce protocole a des ramifications dans le cadre de l'assistanat et du partenariat entre le Sénégal et la Gambie dans le domaine de la recherche, de la surveillance côtière".
Selon lui, "le Sénégal assiste la Gambie dans le cadre de la surveillance de ses eaux maritimes, notamment dans le cadre de l'émigration irrégulière".
"Nous sommes également dans la même dynamique sur la formation", a-t-il dit. Il informe que des "Gambiens ont pu avoir leur doctorat au Sénégal grâce à la coopération" entre les deux pays. D'autres sont aujourd'hui venus "intégrer l'université pour accroître leur compétence en la matière", a poursuivi le ministre. Il indique que "des ressources humaines de qualité [sont] venues du Sénégal pour aider les autorités gambiennes sur le portage des politiques sectorielles".
Profiter de l'expérience et des facilités du Sénégal
Le ministre gambien chargé de la Pêche, des Ressources halieutiques et des Affaires parlementaires, Musa Drammeh, s'est réjoui de la signature de ce protocole d'accord. "Nous sommes contents d'être ici pour profiter de l'expérience et des facilités du Sénégal et bénéficier de leur solidarité", a-t-il lancé.
A travers ce protocole, souligne-t-il, les autorités gambiennes vont venir apprendre au Sénégal". "Ils vont nous aider au niveau de la surveillance des eaux marines et sur les licences de pêche", a-t-il ajouté. Il a avoué que son pays "ne connaît même pas son stock au niveau de la mer". Aussi espère-t-il qu"'avec ces accords, la Gambie pourra, sous la houlette du Sénégal, y parvenir".
Pape Sagna Mbaye a promis de "mettre" les autorités gambiennes en rapport avec "les contacts extérieurs du Sénégal pour apprendre dans le secteur de l'aquaculture".
Il a appelé les pêcheurs sénégalais à faire preuve citoyenneté pour mieux vivre partout où ils se trouveront.
"J'appelle nos pêcheurs artisanaux à se comporter comme de très bons citoyens dans les eaux du territoire de la Gambie", a-t-il poursuivi, rappelant que "la Gambie est un Etat souverain qui a ses règles". "Vous pouvez vivre partout où vous êtes si vous avez la licence de pouvoir opérer dans les eaux gambiennes", a-t-il a-t-il ajouté.