Sénégal: Les députés Cheikh Tidiane Gadio et Thierno Alassane Sall vont briguer le mandat présidentiel

De gauche à droite: Cheikh Tidiane Gadio et Thierno Alassane Sall

Dakar — Le député Cheikh Tidiane Gadio, membre du groupe Benno Bokk Yaakaar (BBY), et son collègue Thierno Alassane Sall, non-inscrit, ont fait des déclarations de candidature à l'élection présidentielle du 25 février 2024.

"C'est avec une très grande humilité que je m'adresse de façon solennelle à vous [...] pour vous faire part de ma décision de déclarer ma candidature à l'élection présidentielle", a annoncé M. Gadio sur la télévision privée 7TV.

"En dépit de l'avalanche sans précédent de candidatures, celle de Dr Cheikh Tidiane Gadio [...] est une exigence absolue", a soutenu l'ancien ministre des Affaires étrangères et candidat à l'élection présidentielle de 2012.

"Plusieurs compatriotes [...] m'ont sommé de me lever et de faire pour le Sénégal, ma patrie, ce que j'avais fait pour la Côte d'Ivoire", a-t-il déclaré en rappelant ses succès diplomatiques - à la tête du ministère des Affaires étrangères - au début des années 2000, en terre ivoirienne et à Madagascar.

Des Sénégalais "exigent" de lui qu'il présente sa candidature à l'élection présidentielle de 2024, afin de "mettre une telle expérience au service de la paix [et] de la stabilité [...] de notre pays, le Sénégal", a dit Cheikh Tidiane Gadio.

M. Gadio, âgé de 67 ans, dirige le mouvement politique "Luy Jot Jotna" et l'Institut panafricain de stratégies, dédié aux questions de paix, de sécurité et de gouvernance.

Candidat sans succès à l'élection présidentielle de 2012, il a ensuite rejoint la coalition au pouvoir, qui l'a fait élire député en 2017 et en 2022.

"Seul l'accès à la station présidentielle me permettrait d'avoir les coudées franches pour reconstruire le tissu national sénégalais abîmé à bien des endroits", a dit l'ancien ministre en faisant allusion aux violences meurtrières et aux nombreuses arrestations d'opposants au Sénégal. "Notre pays doit reconquérir son statut de modèle d'un État de droit, d'une démocratie, d'une terre des libertés politiques, publiques et civiles, d'une terre de paix et de concorde."

Cheikh Tidiane Gadio a promis une "révolution agricole" aux Sénégalais. "Le salut du continent passe par l'agriculture", a-t-il soutenu.

Thierno Alassane Sall, député élu de l'opposition, a également fait part de sa volonté de briguer le mandat présidentiel.

"Pour le Sénégal que j'aime profondément et que je souhaite réenchanter, je suis candidat à l'élection présidentielle de 2024", a lancé le leader de la République des valeurs (RV) dans un enregistrement reçu à l'APS.

"Le moment est arrivé de réinventer nos façons de vivre face à l'urgence climatique. Notre agriculture devrait être repensée pour permettre aux acteurs de cultiver tout au long de l'année et s'offrir une vie meilleure", a dit le candidat de la RV.

Le Sénégal doit "réaffirmer sa grandeur"

M. Sall, ingénieur en télécommunications et ancien ministre de l'Énergie, estime que "le temps est venu pour le Sénégal de réaffirmer sa grandeur".

"Les services publics, tels que les hôpitaux et les écoles, sont déficients [...] Les paysans restent emprisonnés dans la misère, tandis que les travailleurs peinent à subvenir aux besoins des familles", a soutenu l'ancien directeur général de l'Autorité de régulation des télécommunications et des postes (ARTP).

"Pendant ce temps, a dénoncé Thierno Alassane Sall, une petite clique de politiciens milliardaires émergent des décombres de notre économie."

Le député âgé de 59 ans déclare avoir "fait diviser" son salaire de directeur général de l'ARTP "par plus de trois" en 2012, pour "matérialiser un engagement de campagne d'une gestion sobre et vertueuse".

"En 2017, ma démission du poste de ministre de l'Énergie a été motivée par le refus de signer des contrats d'hydrocarbures préjudiciables aux intérêts du Sénégal. Ces faits, parmi d'autres, attestent de ma loyauté envers mon pays. Jamais je n'ai failli à mon devoir de servir mes compatriotes", a-t-il soutenu.

AllAfrica publie environ 500 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.