Congo-Kinshasa: La détention du journaliste Bujakera «va clairement à l'encontre d'une atmosphère électorale apaisée»

En République démocratique du Congo (RDC), ça fait maintenant 10 jours que le journaliste Stanis Bujakera est en détention. Arrêté le 8 septembre, à Kinshasa, le correspondant de Jeune Afrique et directeur de publication adjoint du site Actualités.cd avait été transféré, jeudi 14 septembre, dans la prison de Makala, malgré les nombreux appels à sa libération.

Stanis Bujakera est poursuivi pour un article de Jeune Afrique qui mettait en cause les renseignements militaires dans l'assassinat de l'ancien ministre et opposant, Chérubin Okende. Sa demande de remise en liberté provisoire a été rejetée. Pour Thomas Fessy, chercheur spécialiste de la RDC pour Human Rights Watch, cette affaire est un mauvais signe, alors que les élections approchent.

« C'est une arrestation qui a tout d'arbitraire, dit-il, c'est une énième attaque contre la liberté de la presse et qui n'est d'ailleurs pas la première contre Stanis Bujakera cette année. On lui reproche désormais le contenu d'un article qui ne porte même pas sa signature. Les autorités auraient pu approcher la rédaction en question pour demander un droit de réponse. Et sa détention soulève d'autres inquiétudes. Deux mois après le meurtre de Chérubin Okende, c'est le silence radio côté enquêteur et visiblement, on préfère arrêter un journaliste dont la rédaction enquête justement sur le meurtre, plutôt que de mettre le public à jour sur l'évolution de l'enquête. Puis, il y a ces accusations « propagation de faux bruits ». Attention à ce que ce genre d'accusations ne deviennent pratiques pour faire taire un journaliste, un opposant ou tout individu qui dérange. Les régimes qui utilisent ce chef d'accusation à tout-va ne sont généralement pas amis de la démocratie. Les élections sont prévues dans trois mois au Congo et son arrestation va clairement à l'encontre d'une atmosphère électorale apaisée. »

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