Gabon: Des Librevillois, lassés de puiser de l'eau, espèrent que les choses vont changer

À Libreville, des habitants de la cité Awendjé n'ont pas d'eau courante chez eux. Ils sont ainsi forcés d'aller en puiser dans un forage construit par l'État. Une situation lassante qu'ils espèrent voir prendre fin dans leur pays où un coup d'État a eu lieu le 30 août 2023. Reportage.

Derrière une imposante grille bleu ciel, plusieurs robinets sont accessibles uniquement en journée. Steven, agent commercial, vient d'aménager dans le quartier. Il vit seul et se contente de deux bidons par jour. Mais il a été surpris en arrivant de ne pas avoir d'eau chez lui. « Disons que moi-même j'ai été étonné, lâche-t-il. J'ai constaté que dans ce pays, il y a des gens qui vivent ce genre de situation. C'est le Gabon, c'est un pays assez béni, c'est déplorable, on espère que les choses iront mieux, déjà demain ».

Jules, la trentaine, lui, vit dans le quartier depuis longtemps. Ce forage, solution de substitution qu'il espérait temporaire, il voudrait un jour ne plus en avoir besoin. « C'est ce que nous vivons depuis plus de 7 ans, explique-t-il. Quand moi, j'ouvre le robinet chez moi, il n'y a rien. On procède comme au village, au campement : on prend le seau. Les toilettes, c'est pareil. À un moment donné, il y en a marre du seau ».

« Ça me fait honte à moi qui suis gabonaise »

Ghislaine, jeune bachelière de 19 ans, elle, en a assez de sa brouette. Celle sur laquelle, elle doit charger chaque jour 35 litres d'eau pour les sept personnes qui vivent chez elle. « Il y a des moments, ici, où c'est tellement plein qu'il faut attendre des heures pour avoir de l'eau et c'est vraiment difficile pour nous, déplore-t-elle. C'est moi l'enfant qui vient ici tous les jours, après les cours, pour pouvoir amener de l'eau à la maison, parce que je ne peux pas laisser mes parents faire ça à ma place. C'est triste et ça me fait honte à moi qui suis gabonaise de devoir dire aux autres, aux étrangers qui viennent chez moi ou avec lesquels je communique à l'extérieur, que je vais puiser de l'eau alors que je suis censé en avoir chez moi »...

%

Ghislaine sait que ce sera long. Mais elle espère que la nouvelle donne politique sera synonyme de grands travaux pour mettre à niveau l'adduction en eau potable.

AllAfrica publie environ 400 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.