Sénégal: Emigration irrégulière - Une réforme du système de formation professionnelle préconisée

Saly — Une réforme du système de formation professionnelle sénégalais constitue l'une des solutions à l'émigration irrégulière, estime le maire de Sandiara, candidat déclaré à l'élection présidentielle de 2024.

"Si nous réformons le système de formation professionnelle, tous ces jeunes qui empruntent la mer pour aller se suicider au fond de la Méditerranée resteront désormais dans leur pays", a promis Serigne Guèye Diop.

Il s'exprimait samedi au cours de son investiture par son parti, Sénégal en Mouvement vers l'excellence (SEME).

Serigne Gueye Diop a récemment démissionné de son poste de ministre-conseiller à la présidence de la République en charge des questions liées à l'agriculture et à l'industrie. Il dit vouloir se consacrer pleinement à la présidentielle du 25 février 2024, scrutin pour lequel il a annoncé sa candidature.

En conférence de presse, il a été interpellé sur la vague de départs vers l'Europe de jeunes migrants à bord d'embarcations de fortune et les nombreuses pertes en vies humaines enregistrées lors de ces périlleux voyages.

"Le vrai problème, c'est que le Sénégal n'a pas su créer assez d'emplois pour ces jeunes", a pointé Serigne Guèye Diop. Ces candidats à l'émigration irrégulière sont profondément animés par le désespoir, a-t-il estimé.

Le maire de Sandiara a promis de revoir tous les permis et licences de pêche, afin d'instaurer des périodes de repos biologique de manière à ce que le Sénégal puisse tirer profit de ses propres ressources halieutiques.

Il s'agira également pour Serigne Gueye Diop, une fois à la tête du pays, de mettre l'accent sur l'industrialisation afin de réduire l'exportation, par le Sénégal, de ses ressources naturelles.

"Nous pouvons créer jusqu'à deux millions d'emplois dans les 10 ans à venir, comme nous l'avons entamé dans la commune de Sandiara avec 3000 emplois dans les agropoles et 2000 dans 16 usines implantées dans la ville en six ans", a-t-il dit.

Il a en outre insisté sur l'importance de la répartition des richesses pour éviter des situations conflictuelles, à l'image des tensions notées récemment dans la commune de Khosanté, à Kédougou, où la modification d'un arrêté portant sur le recrutement de la main d'oeuvre locale par une entreprise minière a provoqué de violentes manifestations des jeunes.

"Le gouvernement que je vais diriger va prendre des mesures hardies pour la répartition des richesses, car ce n'est pas normal qu'une région comme Kédougou produise de l'or sans que ses habitants puissent en bénéficier", a-t-il lancé.

Il considère qu"'il n'est pas normal que tout l'or du Sénégal soit exporté à l'état brut". "Ce qu'il faut, dit-il, c'est associer les Sénégalais à l'exploitation de cet or et c'est valable pour toutes les ressources minières exploitées dans le pays."

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