Madagascar: C Lera - Pas de reconnaissance pour le Gouvernement collégial

Avec les soubresauts politiques de ces derniers jours, la Plateforme C Lera sort de son silence. Dans un communiqué, elle dénonce les différentes dérives menant à la mise en place du gouvernement collégial.

Près de 7 semaines avant le scrutin du 9 novembre, l'opposition tente le tout pour le tout. L'objectif est de faire barrage contre la candidature d'Andry Rajoelina mais également d'assainir le paysage politique en général. Le mouvement C Lera, regroupant le RPSD Vaovao, le LERA, le Miara-Manonja, le Tsara Tahafina, l'Antokom-Bahoaka Malagasy et le MMS, vient de boucler une semaine mouvementée marquée par une série de déclarations. Animé surtout par le député d'Antananarivo 1, Me Hanitra Razafimanantsoa, et le député d'Ambatondrazaka, Fidèle Razara Pierre, le mouvement C Lera rejoint la position de la grande famille de l'opposition.

Dans un communiqué publié ce samedi, le mouvement indique qu'il refuse qu'un candidat ayant une nationalité étrangère puisse prendre part à l'élection présidentielle, qu'il réfute la compétence de la Haute Cour Constitutionnelle pour juger l'élection présidentielle à venir et surtout qu'il ne reconnaît pas l'autorité du gouvernement en place.

Coup d'Etat institutionnel

« A l'entame du second semestre de l'année, aucun changement significatif n'est intervenu dans la gestion des affaires publiques », peut-on lire dans le communiqué. En effet, le mouvement C Lera déplore « les violations répétées de la Constitution perpétrées par la Haute Cour Constitutionnelle dont la partialité en faveur du régime en place est évidente en ce qui concerne l'article 46 de la Constitution.

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Selon cette disposition, « lorsque le président en exercice se présente à nouveau à l'élection présidentielle, c'est le président du Sénat qui assure son intérim à la tête de l'Etat ». « Cette disposition a été ignorée et c'est sans le moindre scrupule que la HCC a remis la conduite des affaires de l'Etat au gouvernement collégial en vertu de l'article 52 de la Constitution qui concerne les cas d'empêchement ou de démission et nullement le fait que le président en exercice se présente pour un nouveau mandat », continue la missive avant d'indiquer que le mouvement C Lera considère qu'il s'agit là d'un « coup d'Etat institutionnel ».

Confiance

La crédibilité de la HCC est plus que jamais remise en cause, malgré les efforts de son président à justifier ses décisions. Le mouvement C Lera vient également grossir les rangs de ceux qui ne croient plus en sa neutralité. « Les arrêts et avis de la HCC à la suite des requêtes des candidats et demandes d'avis du Premier ministre Christian Ntsay mettent en évidence la totalité de cette dernière en faveur du régime, ce qui justifie pleinement les doutes et la circonspection déjà exprimés et qui confirment désormais qu'aucune confiance ne peut lui être accordée et que de ce fait, elle serait malvenue pour juger l'élection à venir », ajoute le communiqué avant de préciser « par conséquent, nous, Plateforme C Lera revendiquons la mise en place d'un dispositif approprié ». Une revendication qui mettra sans aucun doute la HCC en touche pour la publication des résultats du scrutin mais aussi le traitement des contentieux électoraux.

Souveraineté nationale

Quoi qu'il en soit, la Plateforme veut abattre le régime Rajoelina et toutes les pratiques qu'elle qualifie d'illégales. « L'heure est venue de contester et de rejeter l'organisation des élections alors que les conditions de réussite pour être acceptées par tous ne sont pas réunies et que la suspicion de fraude électorale est réelle, ce qui ne permet pas d'envisager le déroulement d'un scrutin de manière apaisée », ajoute le communiqué tout en dénonçant « les abus de pouvoir, les exactions et menaces sur les acteurs politiques de tous bords qui expriment leurs idées ou qui ont une offre politique différente de celle du régime » et refusant « que le pouvoir issu du peuple soit utilisé illégalement et de telle sorte qu'il soit à l'origine d'atteinte à la souveraineté nationale et à l'intérêt général ».

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