Mali: Les combattants du Cadre stratégique permanent se sont retirés de la ville de Léré

Au Mali, les combattants du Cadre stratégique permanent (CSP) se sont retirés de la ville de Léré. Cette coalition de groupes armés du Nord avait attaqué et pris le contrôle le dimanche 17 septembre après-midi du camp militaire malien de cette ville du cercle de Niafunké, région de Tombouctou. L'état-major des Forces armées maliennes (Fama) confirme l'attaque et évoque une riposte. Mais les assaillants ont quitté la ville pendant la nuit.

Au Mali, les combattants du Cadre stratégique permanent (CSP) se sont totalement retirés de Léré entre 2 et 3 heures ce matin, après avoir ratissé la ville. C'est ce qu'indique l'un de leurs porte-parole, qui précise que ce repli a pour but d'éviter d'éventuels bombardements de l'armée malienne. Le retrait des combattants du CSP de la ville de Léré est confirmé par plusieurs sources civiles locales. Le calme règne actuellement dans la ville.

Aucun bilan n'a été transmis par le CSP, ni par l'armée malienne qui a communiqué hier soir et ce 18 septembre au matin, dénonçant une « attaque des forces du mal contre le camp militaire de Léré », et assurant être mobilisée « pour défendre ses positions » et pour « maintenir la sécurité des populations »

Dimanche après-midi, le CSP a pris d'assaut la ville de Léré et a pris le contrôle du camp militaire de la ville « après deux heures de combat », selon les groupes armés rebelles, qui affirment également avoir abattu un avion de l'armée malienne, images à l'appui. Des sources civiles locales et sécuritaires ont confirmé que le CSP s'était bien emparé du camp militaire malien. Avant, donc de quitter les lieux.

Le 12 septembre, c'est la base des Forces armées maliennes (Fama) à Bourem, dans la région de Gao, qui avait été ciblée par le CSP. Déjà, les rebelles avaient mené une attaque rapide avant de se retirer. Les deux camps avaient évoqué des dizaines de morts, mais aucun bilan fiable et indépendant n'a pu être recoupé. Le CSP a par la suite diffusé la vidéo d'un soldat malien, capturé pendant cette attaque et depuis retenu prisonnier.

Le CSP estime que ses récentes opérations relèvent de la « légitime défense » et accuse l'armée malienne et ses supplétifs russes du Groupe Wagner d'avoir violé à de nombreuses reprises, au cours des derniers mois, l'accord de paix de 2015 et le cessez-le-feu qui était en vigueur.

Les autorités maliennes de transition n'ont quant à elles cessé de dénoncer, ces dernières semaines, des « attaques terroristes ». Elles ont créé le 16 septembre, avec le Niger et le Burkina Faso voisins, l' « Alliance des États du Sahel », qui prévoit une coopération élargie pour faire face au risque terroriste mais également à « toute atteinte à la souveraineté et à l'intégrité territoriale » de ces trois pays.

On ignore encore les moyens militaires concrets qui seront mobilisés par les États malien, burkinabè et nigérien, tous dirigés par des régimes issus de coups d'État militaires et engagés dans une difficile lutte antiterroriste contre les groupes jihadistes du Jnim - le Groupe de soutien à l'Islam et aux musulmans - lié à Aqmi, et de l'État islamique.

Le communiqué diffusé hier par l'état-major malien affirme qu'« au cours des dernières semaines », « grâce à notre vaillante armée, la sécurité dans le pays s'est améliorée et la menace terroriste a été considérablement réduite ».

Officiellement, ni l'État malien ni les groupes armés du Nord signataires ne se sont retirés de l'accord de paix de 2015 qui, sur le terrain, est en train de voler en éclat. Chaque nouvel affrontement semble éloigner encore davantage toute perspective de marche arrière. La médiation internationale pour le suivi de l'accord de paix, menée par l'Algérie et fragilisée par la fin de la Minusma au Mali - la mission onusienne y jouait un rôle central -, n'a plus communiqué officiellement depuis le mois de juin dernier.

Les attaques des groupes signataires de l'accord de paix de 2015 pourraient se poursuivre. Elles s'ajoutent à celles des jihadistes du Jnim. Lié à Aqmi, le Jnim impose depuis plus d'un mois un blocus à la ville de Tombouctou et a revendiqué, il y a une dizaine de jours, les attaques du camp militaire de Bamba et du bateau « Tombouctou ». Il y a eu au moins 64 morts, selon un bilan officiel provisoire - le seul qui ait été communiqué par les autorités - et plus d'une centaine, selon de nombreuses sources civiles et sécuritaires locales.

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