Afrique: L'Italie annonce des mesures pour dissuader les migrants en situation irrégulière

Le gouvernement italien a approuvé ce lundi 18 septembre une série de mesures, comprenant notamment l'allongement de la durée de rétention pour les migrants déboutés et la création de nouveaux centres de rétention.

Le gouvernement italien a approuvé lundi 18 septembre de nouvelles mesures pour endiguer les arrivées de migrants. Sont notamment prévus davantage de centres de rétention et une augmentation de la durée de rétention pour les migrants déboutés, afin de dissuader les départs d'Afrique du Nord. Ces décisions interviennent après une hausse brutale des arrivées sur la petite île italienne de Lampedusa, où environ 8 500 migrants ont débarqué en trois jours la semaine dernière. Le gouvernement d'extrême droite est alors entré en mode gestion de crise.

La présidente du Conseil Giorgia Meloni avait promis dimanche que son gouvernement procèderait à un nouveau tour de vis, spécialement en allongeant la durée maximale de rétention des immigrés en situation irrégulière de 135 jours à 18 mois. « Cela signifie - et j'envoie ce message très clair à toute l'Afrique - que si vous vous en remettez à des trafiquants pour violer la législation italienne, quand vous arrivez en Italie, vous devez savoir que vous serez arrêtés et ensuite rapatriés », a-t-elle affirmé. La hausse de la durée de rétention a été approuvée lundi en Conseil des ministres, selon une source gouvernementale à l'AFP. Elle devra maintenant être votée au Parlement.

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Un véritable impact pour ces mesures ?

Cette réforme permettra également d'éviter que les autorités italiennes soient légalement contraintes de relâcher des étrangers frappés d'une décision de reconduite à la frontière. Et ce, dans les cas où la procédure d'expulsion n'a pas abouti dans le délai actuellement imparti de 135 jours.

Après avoir débarqué en Italie, la grande majorité des migrants sont envoyés dans des centres d'accueil répartis dans tout le pays, où ils séjournent en attendant la décision sur leur requête d'asile. Les migrants en instance d'expulsion sont, eux, envoyés dans des centres de rétention pour étrangers en situation irrégulière. Ces centres sont au nombre de neuf dans la péninsule, notamment à Bari (sud), Rome (centre) et Milan (nord). La période maximale de rétention était de 18 mois en Italie de 2011 à 2014, puis elle a été réduite par le gouvernement de gauche dirigé par Matteo Renzi.

Les nouveaux centres à mettre en place « dès que possible »

Les neuf centres de rétention existants ont une capacité maximale de 1 161 personnes. Près de 6 400 personnes y ont séjourné en 2022. La plupart d'entre elles en provenance de Tunisie, d'Égypte, du Maroc, du Nigeria et d'Albanie. Un peu plus de 3 150 ont été rapatriées, selon l'autorité italienne de contrôle des prisons, les autres restant interdits de territoire, mais n'ayant le plus souvent pas pu être expulsés.

Giorgia Meloni, qui a remporté les législatives l'an dernier avec un programme résolument antimigrants, a déclaré dimanche que le ministère de la Défense serait aussi chargé de mettre en place de nouveaux centres de rétention « dès que possible ». Fin 2022, le gouvernement a alloué 42,5 millions d'euros pour de nouveaux centres de rétention, et le ministère de la Défense est censé reconvertir des sites déjà existants dans des zones peu peuplées. Près de 130 000 personnes sont arrivées en Italie depuis le début de l'année, contre 68 200 en 2022, selon les derniers chiffres publiés lundi par ministère de l'Intérieur.

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