Ce vendredi 15 septembre 2023, s'est effectué la rentrée pédagogique de l'année scolaire 2023-2024. L'évènement s'est déroulé sans tambour battant, mais la petite tournée effectuée par le ministre en charge de l'éducation nationale, Joseph André Ouédraogo, a permis non seulement de constater la mobilisation du monde de l'éducation pour préparer l'accueil des apprenants, mais aussi de mesurer les défis à relever pour faire reculer les frontières de l'ignorance. Ce n'est en effet un secret pour personne que l'école burkinabè subit de plein fouet la crise sécuritaire.
A la fin de l'année scolaire écoulée, notamment en fin mai, le nombre de structures éducatives fermées s'élevait, selon le rapport statistique mensuel de l'Education en Situation d'Urgence (ESU), à 6149 pour un effectif d'élèves déplacés internes (EDI) de 1 041 681. La situation sécuritaire nationale restant préoccupante, il est fort à parier que les autorités éducatives auront à gérer la même situation.
Mais aussi difficile que soit la situation, l'école burkinabè qui a fait preuve d'une exceptionnelle résilience, devrait continuer à fonctionner pour préparer l'avenir des enfants de la Nation. Pour ce faire, l'Etat et les partenaires techniques et financiers devraient consentir de nouveaux efforts et cela est particulièrement important dans le contexte actuel de notre pays. En effet, l'école est l'un des moyens de prévention et de lutte contre l'extrémisme violent.Alors que les autorités éducatives ferment difficilement l'oeil face à l'immensité des défis, c'est aussi le casse-tête pour les parents d'élèves qui courent pour trouver des places pour leurs enfants, s'acquitter des frais de scolarité et payer les fournitures pour la rentrée.
On ne peut qu'encourager les acteurs de l'éducation à donner le meilleur d'eux-mêmes
C'est donc le branle-bas généralisé dans un contexte économique particulièrement éprouvant du fait de l'impact de la crise sécuritaire sur l'économie nationale et du contexte international marqué par la guerre en Ukraine qui renchérit la vie. Au tracas des parents d'élèves vient s'ajouter la problématique de la tenue scolaire en Faso Dan Fani.
Même si les autorités du ministère de l'Education nationale, de l'alphabétisation et de la promotion des langues nationales, se veulent rassurantes sur le caractère non contraignant de la mesure, il n'en demeure pas moins que cette question exerce un poids psychologique important pour les parents et même pour les élèves qui, faute de moyens pour acquérir la tenue, peuvent éprouver une certaine gêne devant leurs camarades.
Cela dit, tout cela n'a rien de particulièrement alarmant pour ceux qui ont compris que les préparatifs de la rentrée débutent dès la fin de l'année écoulée.
L'on peut malheureusement faire le constat que certains parents n'attendent que la veille de la rentrée pour se soucier de l'école de leurs enfants, accroissant inutilement la pression sur les acteurs de l'école qui ne devraient être qu'aux derniers réglages pour lancer avec succès l'année scolaire.
En espérant que tout ceci trouve la réponse adéquate, l'on ne peut qu'encourager les acteurs de l'éducation à donner le meilleur d'eux-mêmes pour relever le défi d'une école de qualité. Et c'est d'ailleurs le lieu de féliciter ces acteurs pour les résultats engrangés malgré les conditions particulièrement éprouvantes et souhaiter qu'ils fassent mieux pour l'année qui s'annonce.