Le proche conseiller de Moïse Katumbi, probable candidat à l'élection présidentielle en RDC, est accusé de trahison. Ses avocats parlent d'un procès politique.
A Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo, s'est tenue ce lundi matin (18.09) la deuxième audience du procès de Salomon Kalonda, proche conseiller de l'homme d'affaires et probable candidat à l'élection présidentielle Moïse Katumbi.
C'est le visage fermé, accompagné d'une infirmière que Salomon Kalonda s'est avancé vers le pupitre de la Cour militaire de Kinshasa-Gombe. Arrivé sur les lieux en ambulance, un cathéter visible sur la main gauche, il tenait à assister à la deuxième audience de son procès pour "trahison".
"Autant, la mort peut m'emporter par la maladie, autant cette situation que je vis aujourd'hui avec ce procès de la honte peut également m'emporter", a déclaré Salomon Kalonda, arrêté le 30 mai dernier sur le tarmac de l'aéroport de Kinshasa.
21 avocats
L'expression du "procès de la honte" a été reprise à de multiples fois par ses 21 avocats présents dans la salle. Ils demandent que la cour reconnaisse son incompétence à juger un civil dans cette affaire ainsi que l'abandon des charges.
Me Hervé Diakiese dénonce par ailleurs une "affaire politique" et une machination contre son client. Selon lui, "il y a un procès-verbal dans cette affaire, qui est maintenant public, qui démontre qu'un agent de l'ANR en fonction, Mr. Patrick Nyundo, a reconnu avoir reçu des instructions de l'ambassadeur Dany Mbanza pour envoyer des messages compromettants à Mr. Salomon Kalonda, qui pourraient être utilisés à son encontre pour dire qu'il est en train de mener des actions hostiles au régime."
Moïse Katumbi visé indirectement
Pour Olivier Kamitatu, porte-parole de Moïse Katumbi, tout ce procès est un mauvais spectacle. Joint au téléphone par la Deutsche Welle, il regrette que le politique ait pris le pas sur la justice. Selon lui, le candidat à l'élection présidentielle est la principale cible derrière ce procès.
Au sortir de la salle, une proche de l'accusé parie sur un long procès, au moins jusqu'en janvier, au lendemain de l'élection présidentielle.